La résolution 2414 adoptée, vendredi dernier, par le Conseil de sécurité de l'ONU sur le Sahara marocain «restera dans les annales comme une grande gifle pour les autorités algériennes», a affirmé le politologue marocain Mustapha Tossa. Cette résolution a constitué «une éclatante mise en cause de la stratégie et du rôle algérien dans cette crise régionale vieille de quarante-deux ans et une claire remise en perspective des solutions réalistes envisagées pour clore ce conflit», a écrit Tossa sur le site français «atlasinfo». Dans un article intitulé : «La gifle onusienne pour l'Algérie sur le Sahara», le politologue a procédé à une analyse du texte de la résolution en relevant les positions exprimées sur la situation à Guerguarate et Bir Lahlou, par lesquelles «la légalité internationale vise à stopper net la fuite en avant, par +polisario+ interposé, que les autorités algériennes voudraient imprimer à la séquence à venir». Cette résolution est porteuse d'un «message d'une froide détermination: votre stratégie d'escalade dans la région est refusée et donc dénoncée par les Nations unies», a relevé l'auteur de l'article. Lire aussi: Sahara : Les Etats-Unis réaffirment que le plan d'autonomie est « sérieux, crédible et réaliste » Tossa a évoqué, dans ce cadre, les démarches entreprises par SM le Roi Mohammed VI auprès de l'ONU et les efforts de la diplomatie marocaine pour alerter les grands centres de la décision mondiale sur «la pyromanie avérée et dangereusement active» menaçant le cessez-le-feu, violant le droit international et les résolutions de l'ONU, et compromettant sérieusement le processus politique. «Lors de cette consultation diplomatique annuelle sur le Sahara, les Nations unies ont levé encore un peu plus le voile sur la responsabilité algérienne dans ce conflit», a observé à cet égard le politologue faisant remarquer que «même sans la nommer expressément, l'Algérie est au cœur de cette résolution onusienne, surtout lorsque le Conseil de sécurité demande expressément aux pays voisins, et donc à l'Algérie, +d'apporter une contribution importante au processus et de s'engager plus fortement pour progresser vers la solution politique+». «Cette phrase met fin à un jeu d'hypocrites entretenu par les autorités algériennes depuis des décennies», a affirmé Tossa en se faisant l'écho de la lettre adressée par SM le Roi Mohammed VI au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Lire aussi: Déclaration de M. Bourita sur l'adoption de la résolution du CS sur le Sahara marocain Mustapha Tossa a relevé, à l'inverse, que la résolution onusienne n'a pas manqué de féliciter le Maroc pour sa sagesse et sa retenue dans la gestion de cette tension régionale et de reconnaître la réponse mesurée du Royaume face aux préoccupations récentes concernant la zone tampon. La résolution 2414 apporte aussi un appui diplomatique très précieux aux solutions proposées par le Maroc pour mettre fin à cette crise, a-t-il ajouté en observant que «lorsque le Conseil de sécurité indique que le but ultime de cette démarche onusienne est de +parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable basée sur le compromis+, il ne fait en réalité que décrire la physionomie politique de la solution de l'autonomie proposée par le Maroc et largement soutenue par la plupart des forums internationaux». «Autre point important qui ne peut que réjouir la diplomatie marocaine, le fait que les Nations unies se soient imposées comme le cadre exclusif de la résolution de ce conflit en appelant les différentes parties à +parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable basée sur le compromis+», a relevé également le politologue. Lire aussi: Sahara : la Côte d'Ivoire salue devant le Conseil de sécurité les « efforts sérieux et crédibles » du Maroc «Cette position devrait doucher les intentions et les tentatives des algériens d'imposer une solution en dehors du cadre onusien» comme elle devrait «aider la diplomatie marocaine à convaincre certains pays africains de retirer leur reconnaissance au +polisario+ et de bouter hors de l'Union africaine l'artificielle +rasd+», a-t-il conclu.