L'Organisation internationale du travail (OIT) a mis en garde, dans un rapport, contre le vieillissement de la population active avec un fort impact sur la productivité au travail et un risque de paupérisation accrue des personnes retraitées. « Malgré l'amélioration de la conjoncture économique, l'évolution démographique représente un véritable défi pour garantir une reprise durable de l'économie« , souligne l'agence onusienne dans son rapport sur l'emploi et les questions sociales dans le monde. Les experts de l'OIT expliquent qu'en raison de l'augmentation de l'espérance de vie et de la baisse des taux de natalité, la croissance démographique « s'est considérablement ralentie et cette trajectoire devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies« . Une des conséquences immédiates de ce ralentissement est que la croissance de la population active mondiale ne devrait pas permettre de compenser l'augmentation rapide du nombre de retraités, ce qui devrait exercer « une pression sur le système des retraites comme sur le marché du travail dans son ensemble« . L'OIT estime que dans les pays développés, il y aura près de cinq personnes âgées de 65 ans et + pour 10 personnes actives, contre 3,5 en 2017. En parallèle, le vieillissement de la population devrait entraîner une hausse de l'âge moyen des actifs, « ce qui mettra à rude épreuve la capacité des travailleurs de suivre le rythme de l'innovation et des changements structurels sur le marché du travail« . D'après les prévisions, l'âge moyen de la population active devrait passer de près de 40 ans en 2017 à 41 ans en 2030, avec une hausse nettement plus rapide en Europe et en Asie de l'Est, notamment en Chine. « Outre le défi qu'un nombre grandissant de retraités représente pour les systèmes de retraite, une main-d'œuvre de plus en plus vieillissante est aussi susceptible d'avoir un impact direct sur les marchés du travail« , a fait observer le directeur par intérim du département de la recherche de l'OIT, Sangheon Lee. En outre, la pauvreté des personnes âgées est sans doute intrinsèquement liée aux inégalités existantes sur le marché du travail, puisque les travailleurs ayant des conditions de travail et des revenus inférieurs ont moins accès à un régime d'épargne-retraite et ont moins les moyens de cotiser. Pour 2018, les chercheurs de l'organisme international estiment que le chômage devrait légèrement baisser pour s'établir à 5,5% en 2018, contre 5,6% en 2017. Mais ils restent prudents sur l'avenir de l'emploi au niveau mondial. Avec l'arrivée d'un nombre croissant de personnes sur le marché du travail, le nombre total de chômeurs devrait rester stable en 2018, au-dessus de 192 millions. En 2019, le taux de chômage mondial devrait rester pratiquement inchangé, alors que le nombre de chômeurs devrait augmenter de 1,3 million.