Même s'il est considéré depuis bientôt deux décennies comme le hub le plus attractif du continent pour accueillir des activités de services délocalisés, le Maroc continue à consolider ses acquis et à se donner les moyens de son ambition pour s'imposer au niveau international dans ce secteur à forte valeur ajoutée. Doté d'un fort potentiel de création d'emplois pour les jeunes, le secteur de l'offshoring se caractérise particulièrement par sa grande capacité à contribuer à la balance commerciale du pays. Conscient de cette donne, le Maroc est résolument engagé sur la voie du développement des TIC, nécessaires à l'essor de son offre offshore, grâce au Plan Maroc numérique 2020, tout en s'appuyant sur le géant Plan d'accélération industrielle qui mise sur les écosystèmes dédiés pour favoriser le développement intégré des filières industrielles. En 2016, cinq filières se sont organisées en écosystèmes relatifs à l'offshoring, en l'occurrence CRM (Customer relashionship management) portant sur les activités de gestion des relations clients, BPO (Business process outsourcing) intéressant l'externalisation des processus d'une entreprise, l'ITO (Information technology outsourcing) touchant l'externalisation des métiers liés aux TIC, l'ESO (Engineering servcie outsourcing) couvrant les activités d'ingénierie et le KPO (Knowledge process outsourcing) relatif à l'externalisation des activités stratégiques ayant un contenu « savoir » comme l'analyse des données sectorielles. Ces écosystèmes ont commencé à éclore dans les différentes régions du pays à la faveur des contrats de performance à travers lesquelles le Maroc ambitionne de créer 60.000 nouveaux emplois directs à l'horizon 2020, de générer 18 milliards de dirhams (MMDH) de chiffre d'affaires à l'export de services additionnels et de drainer des investissements d'un montant de 1,5 MMDH. Pour stimuler ce secteur et réaliser ces objectifs ambitieux, le Royaume peut compter sur son vivier de ressources humaines hautement qualifiées et formées dans les domaines les plus pointus, sur ses plateformes d'accueil dotées du nec plus ultra de la technologie dans les principaux pôles économiques du pays, et surtout sur un régime fiscal avantageux. En effet, les entreprises installées dans les sites dédiés à l'offshoring peuvent bénéficier d'une exonération de l'impôt sur les sociétés (IS) pendant les cinq premières années d'activité, avant d'être soumises à un taux de 8,75 pc pendant les 20 exercices suivants. Cette exonération vaut également durant la même période pour l'impôt sur le revenu (IR) et s'étale jusqu'à 15 ans en ce qui concerne les taxes urbaine et professionnelle. Des efforts qui attestent de la volonté du Maroc de faire de ce secteur un levier de croissance, et qui ont valu au Royaume d'être nommé en 2012 meilleure destination de l'offshoring par l'Association européenne de l'outsourcing (EOA). Tant de mesures incitatives qui conjuguées aux avantages douaniers et aux facilités administratives ne peuvent que placer le Maroc parmi les destinations offshore les plus en vue du contient. Dernier-né de cette offre, l'accord paraphé le 12 décembre 2017 à Oujda, dans le cadre desdits contrats de performance, en vue de permettre à la région de l'Oriental de se positionner avantageusement en termes d'offshoring tout en insufflant une dynamique nouvelle au développement régional. Et au-delà des efforts consentis, le Royaume dispose d'autres atouts de taille qui favorisent son positionnement en tant que hub régional de l'offshore. D'abord de par sa position géographique, le royaume se situe à seulement trois heures de vol de l'Europe et avec un décalage horaire n'excédant pas les deux heures. A cette proximité géographique, vient s'ajouter la proximité culturelle et linguistique. D'ailleurs, le Maroc dans ses contacts avec ses interlocuteurs européens met de plus en plus en avant l'argument du « nearshoring » qui permet d'énormes gains en termes de productivité et d'efficience. Autres atouts qui pèsent dans l'attractivité de l'offre du Maroc, et non des moindres, la stabilité politique du pays et son ferme engagement sur la voie de la démocratisation des institutions qui ne manquent pas de rassurer davantage les investisseurs étrangers.