Les Chiliens ont clôturé l'année 2017 en procédant à l'élection, dimanche 17 décembre, du nouveau président de la République pour les quatre années à venir. Avec une forte majorité, le candidat de Chili Vamos (Chili en Avant, droite) Sebastián Piñera a surclassé son adversaire Alejandro Guillier, porte drapeau de la Force de la Majorité (gauche), pour succéder, à partir du 11 mars 2018, date de sa prise de fonction, à la présidente sortante Michelle Bachelet. M. Guillier avait reconnu, dimanche en début de soirée à Santiago, la victoire de M. Piñera (68 ans) en évoquant « une défaite douloureuse ». Annoncé comme très serré, le scrutin a finalement tourné très nettement à la faveur de M. Piñera, ancien président (2010-2014) et milliardaire, qui gouvernera le Chili de 2018 à 2022. M. Piñera, qui avait déjà présidé aux destinées de son pays entre 2010 à 2014, a obtenu 54,57% des voix contre 45,43% pour son adversaire, le socialiste Alejandro Guillier. Selon plusieurs observateurs, M. Piñera a su tirer profit du mécontentement d'une partie de la société chilienne qui se sentait bousculée par les réformes progressistes de Mme Bachelet, dont la dépénalisation de l'avortement. « Le Chili est sauvé! », avaient scandé des centaines de partisans de l'homme d'affaires, dont la fortune est estimée à 2,7 milliards de dollars par Forbes, et qui a promis de faire entrer le Chili dans le club des pays développés d'ici à 2025. Au lendemain de son élection, l'IPSA, principal indice de la Bourse de Santiago, qui comprend les principaux titres de la place, a enregistré une forte hausse quotidienne de 6,90% à 5.595,65 points. Néanmoins, le nouveau président n'aura pas la tache facile face au pouvoir législatif. Les élections législatives, organisées lors du premier tour en novembre dernier, ont laissé un paysage fragmenté dans les deux chambres du Congrès chilien. Faute de majorité au Parlement, le président élu devra se montrer très habile en nouant des alliances utiles afin de pouvoir gouverner et faire voter ses réformes. Néanmoins, cette victoire de M. Piñera confirme davantage le virage à droite de l'ensemble de la région, après l'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri en Argentine, Michel Temer au Brésil, et de Pedro Pablo Kuczynski au Pérou, marquant la fin d'un cycle pour la gauche latino-américaine. En somme, les Chiliens ont opté pour l'ancien président Sebastián Piñera (2010-2014) pour succéder à la présidente sortante Michelle Bachelet (2006-2010) et (2014-2018). Patron pilotant son propre hélicoptère, ancien propriétaire d'une chaîne de télévision et d'un club de football, M. Piñera était devenu en 2010 le premier président de droite du Chili, depuis le retour à la démocratie après la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).