Durant ses 100 premiers jours à la Maison Blanche, Donald Trump, investi 47e président des Etats-Unis le 20 janvier, s'est employé à exercer les pouvoirs présidentiels dans leur plénitude. À coup de décrets, d'invocation d'anciens textes de loi, et d'interprétations particulières de la Constitution, Trump a même tenté de repousser aussi loin que possible les limites de ces pouvoirs. Dès ses premiers jours à la Maison Blanche, la nouvelle équipe présidentielle semblait être mieux préparée qu'au début du premier mandat Trump. Ainsi, le président américain a signé des dizaines de décrets, soigneusement rédigés bien avant le jour de l'investiture, couvrant les questions phares de sa campagne électorale. « Nous battons des records. Nous réalisons plus que n'importe quel président en 100 jours » s'était félicité Trump début avril, ajoutant: "Nous allons continuer sur cette lancée, voire plus". L'immigration a de toute évidence été en tête de ces décrets, avec la signature, entre autres, d'un décret déclarant l'état d'urgence à la frontière sud, qui a permis d'expulser, jusqu'en mars, plus de 100 000 immigrés illégaux, selon la Maison Blanche. Sur le front économique, le président a choqué les marchés internationaux, et les propres partenaires commerciaux des Etats-Unis, en imposant une salve de droits de douane couvrant une large panoplie de produits, et pratiquement tous les pays du monde. Lire aussi : USA/Immigration: Donald Trump signe un décret sur les « villes sanctuaires » D'après les analyses cités par la presse, la stratégie commerciale du président Trump s'intègre dans un plan plus large visant à réformer radicalement la manière de faire du gouvernement fédéral et à rejeter ce qu'il considère comme des échecs de l'ordre mondial existant. Le locataire de la Maison Blanche s'est également attaqué au fonctionnement du gouvernement et des agences fédérales. À cette fin, il a nommé le milliardaire, Elon Musk, à la tête d'un département visant à rétablir l'efficacité du gouvernement. Baptisé DOGE, le département a licencié des dizaines de milliers de fonctionnaires de l'Etat, résilié des milliers de contrats gouvernementaux, et continue à tenter d'éliminer complètement certaines agences fédérales. Cependant, l'action du nouveau département s'est avérée plus compliquée que prévu. Musk, qui voulait réaliser 2 000 milliards de dollars d'économies, a dû ramener ses ambitions récemment à seulement 150 milliards de dollars. En politique étrangère, le président américain, qui a promis de mettre fin à la guerre russo-ukrainienne en un temps record, continue toujours de faire pression sur les belligérants pour signer un accord de paix. À cette fin, une série de rencontres a été tenue entre les responsables américains et leurs homologues russes et ukrainiens, ainsi qu'avec les partenaires européens, mais des résultats concrets se font toujours attendre à ce stade. Alors que les décrets présidentiels se sont avérés un outil efficace et rapide dans la mise en oeuvre de la vision politique du président Trump, ils se sont heurtés parfois à des obstacles juridiques ou constitutionnels, comme le cas de la tentative du président de bannir le droit du sol pour les enfants nés de migrants illégaux. Au-delà de la performance de l'administration pendant ses premiers jours, les proches conseillers de Trump affirment que le rythme ne ralentirait pas. Des hauts responsables de l'administration cités par la presse affirment que l'équipe Trump n'a pas encore dévoilé de nombreuses autres initiatives, notamment sur les questions d'ordre culturelle.