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Steven Höfner dresse le bilan de sa première année au Maroc
Publié dans Maroc Diplomatique le 28 - 04 - 2025

Steven Höfner est le représentant résident de la Fondation Konrad Adenauer (KAS) au Maroc depuis avril 2024. Avant cette mission, il était le représentant résident de la KAS dans les Territoires palestiniens de 2020 à 2024. Il a également travaillé comme Chargé de mission pour l'Europe, l'Amérique du Nord et le dialogue multilatéral depuis 2016. Steven Höfner a une formation en études européennes ainsi qu›en gouvernance et politique publique, avec des diplômes obtenus à Osnabrück, Poitiers, Darmstadt et Florence. Il a été boursier auprès du German Marshall Fund et de l'American Institute for Contemporary German Studies, et a travaillé au Parlement européen pour le député Dr. Hans-Gert Pöttering.
Dans une interview accordée à Maroc Diplomatique à l'occasion de son 1eranniversaire professionnel au Maroc, Steven Höfner dresse son bilan.
* Un an après votre prise de fonctions au Maroc, quel regard portez-vous sur l'impact de la KAS dans le pays ? Quels sont les moments clés que vous avez vécus jusqu'à présent ?
– Je suis arrivé au Maroc l'année dernière pendant le Ramadan et j'ai été agréablement surpris par le charme et la particularité de l'atmosphère locale, mais surtout impressionné par le modèle marocain de coexistence entre différentes cultures et religions.
Ce modèle intense et inspirant transparaît dans nos traditionnels ftours-débats, un format qui non seulement reflète l'essence et la beauté de l'expérience marocaine, mais qui s'inscrit également dans l'actualité à travers des débats politiques, le tout dans une ambiance empreinte de tolérance, de paix et de respect mutuel.
Nos ftours-débats durant le Ramadan sont sans aucun doute les moments les plus forts de l'année, car ils rassemblent des personnalités et des leaders inspirants issus de la politique, de la science et de la société civile.
Ces moments forts du Ramadan nous tiennent particulièrement à cœur, et chaque année, nous veillons à partager cette expérience, en collaboration avec nos différents partenaires, avec un public plus large autour des ftours. Par exemple, notre ftour-débat de la mi-mars au Palais Kabbaj, réunissant des dignitaires de haut rang et des jeunes engagés, a clôturé en beauté ma première année au Maroc.
* La Fondation Konrad Adenauer met un accent particulier sur la démocratie, la régionalisation avancée et l'économie sociale de marché. Comment adaptez-vous ces priorités aux spécificités marocaines ?
– La Fondation Konrad Adenauer inscrit son action au Maroc dans une approche qui respecte les spécificités du pays tout en s'appuyant sur des valeurs universelles. Le Maroc, en tant que partenaire stratégique, possède une dynamique politique, économique et sociale qui lui est propre. Notre rôle est d'accompagner les réformes en cours, notamment dans la démocratie et la régionalisation avancée, en apportant notre expertise et en favorisant les échanges d'expériences.
Tout d'abord, nous n'essayons pas de transposer des idées ou des concepts allemands au Maroc. Au début de chaque projet, nous engageons un dialogue approfondi avec nos partenaires. Ces collaborations, fondées sur la confiance et une vision commune de l'avenir, se sont renforcées au fil des ans. Grâce à des échanges réguliers, nous définissons ensemble des orientations stratégiques que nous mettons en œuvre conjointement. L'essentiel est que nos actions et nos réseaux stimulent des réflexions enrichissantes et contribuent au renforcement des relations euro-marocaines.
Notre objectif est d'être une plateforme de dialogue, en facilitant les échanges entre les expériences européennes et marocaines, afin de favoriser un développement harmonieux, en phase avec les ambitions du Royaume et les attentes de ses citoyens.
* Le Maroc s'impose de plus en plus comme un acteur diplomatique clé en Afrique et dans le monde. Quelle place la KAS accorde-t-elle à ce rôle stratégique dans ses initiatives ?
– Le Maroc joue un rôle diplomatique de plus en plus influent, non seulement en Afrique, mais aussi sur la scène internationale. Sa position géostratégique, sa stabilité politique et son engagement dans des initiatives de coopération régionale en font un partenaire clé pour de nombreux acteurs internationaux, y compris l'Allemagne et l'Union européenne.
À la Fondation Konrad Adenauer, nous accordons une attention particulière à cette dimension stratégique en intégrant le rôle diplomatique du Maroc dans nos programmes. L'année dernière, par exemple, nous avons organisé une conférence internationale sur les dynamiques en cours dans la région du Sahel et avons discuté du rôle futur du Maroc dans la région. Cette conférence a abouti à une publication que nous venons de diffuser.
Outre les recherches et les réflexions académiques, les rencontres personnelles jouent toutefois un rôle important dans notre travail. Notre fondation est présente dans plus de 100 pays à travers le monde, ce qui nous permet de croiser différentes perspectives et de favoriser le dialogue. Concernant le Maroc, nous soutenons également des initiatives portées par d'autres bureaux de la fondation en Afrique et en Europe, mettant en avant son rôle grandissant.
Lire aussi : (Vidéo) MD Talks-Régionalisation: Discours de Steffen Krüger, Représentant permanent de la Fondation Konrad-Adenauer
Par ailleurs, nous suivons les débats sur le rôle du Maroc dans les relations euro-méditerranéennes et sa contribution aux grands enjeux mondiaux, tels que la transition énergétique, la migration et la stabilité en Afrique. Notre objectif est de renforcer la compréhension mutuelle et de favoriser le partage d'expertise entre le Maroc, l'Europe et ses partenaires africains.
En collaborant avec des think tanks, des institutions et des experts marocains, nous contribuons à valoriser le rôle du Royaume en tant qu'acteur diplomatique clé et à encourager des approches communes face aux défis internationaux.
* Vous avez précédemment été représentant résident de la KAS dans les Territoires palestiniens. Quelles différences majeures avez-vous constatées dans votre approche du travail entre les deux pays ?
– Chaque contexte est unique et nécessite une approche adaptée aux réalités politiques. Les contextes sont si divers qu'ils ne peuvent être comparés. En tant que politologue, j'ai toujours considéré l'analyse du conflit du Proche-Orient comme un sujet captivant. Cependant, ce sujet reste complexe et souvent décourageant, car les forces radicales entravent les efforts de paix.
Au Maroc, je vis une réalité totalement différente. Le modèle de coexistence est profondément enraciné dans l'identité marocaine et la conscience collective du pays. Cette approche constructive du vivre-ensemble sert de modèle à l'échelle mondiale.
Dans de nombreux contextes à travers le monde, nous avons malheureusement négligé, voire perdu, cette essence fondamentale du vivre-ensemble. Au Maroc, c'est ce qui fait sa force et soutient son remarquable progrès.
Ces expériences m'ont permis de mieux comprendre l'importance de l'adaptabilité dans le travail de notre fondation et la nécessité d'une approche sur mesure, en phase avec les besoins et les priorités locales.
* Dans le cadre du partenariat maroco-allemand, quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés depuis votre arrivée et comment la KAS entend-elle y répondre ? Y a-t-il des projets spécifiques ou des partenariats qui vous ont particulièrement marqué durant cette première année?
– Les relations entre le Maroc et l'Allemagne sont fondamentalement bonnes. Les tensions diplomatiques de plusieurs mois entre 2021 et 2022 semblent désormais derrière nous. Nous ressentons un climat très positif dans nos relations professionnelles.
Néanmoins, je souhaiterais que les acteurs allemands, qu'il s'agisse de politiciens ou de représentants de l'économie, prennent davantage conscience de l'importance croissante du Maroc. C'est pourquoi nous nous engageons, à la fondation, à attirer davantage l'attention, notamment en collaboration avec d'autres organisations allemandes et l'ambassade d'Allemagne. Actuellement, les crises et défis en Allemagne et en Europe sont tels qu'il ne s'agit certainement pas d'un manque de volonté, mais de priorités différentes qui limitent le potentiel de partenariats plus approfondis.
Dans ce contexte justement, nous avons organisé une conférence avec environ 80 jeunes politiques européens. Pendant plusieurs jours, ces jeunes leaders, dont certains occuperont peut-être des postes de décision, ont rencontré à Rabat des décideurs marocains et des jeunes locaux. De telles rencontres permettent de jeter les bases d'intérêts communs et de développer des opportunités de coopération.
* Comment évaluez-vous la coopération entre la Fondation Konrad Adenauer et les institutions marocaines ? Y a-t-il un intérêt particulier pour les thématiques de la gouvernance et du développement durable dans le pays ?
– Nous avons un accord de coopération officiel en vigueur avec le ministère des Relations avec le Parlement et la Société Civile depuis 2023. Ensemble, nous soutenons les organisations de la société civile dans la région de Fès-Meknès et au-delà, afin de renforcer leurs capacités professionnelles et de favoriser leur durabilité. L'objectif du projet est de renforcer les structures de la société civile dans les zones rurales et d'accroître ainsi le pluralisme du tissu associatif.
De plus, avec ces projets et d'autres similaires, tels que les Bureaux Citoyens dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, nous accompagnons les efforts du Royaume en matière de régionalisation. Dans ce contexte, le renforcement des capacités en matière de gouvernance locale joue également un rôle clé, que nous mettons en œuvre à travers des ateliers et des formations.
Le développement durable est également une priorité majeure au Maroc, qui s'engage activement dans la transition énergétique, l'économie verte et la gestion des ressources naturelles. À travers nos projets, nous contribuons à ces réflexions en organisant des conférences, des formations et des échanges entre experts marocains et européens.
Cette coopération est essentielle pour accompagner les ambitions du Maroc et favoriser un dialogue constructif sur les grands enjeux de demain. La fondation Konrad Adenauer poursuivra son engagement aux côtés de ses partenaires pour soutenir ces dynamiques positives.
* L'Allemagne et le Maroc ont traversé une période de tension diplomatique récemment. Quel rôle la KAS peut-elle jouer pour renforcer les relations bilatérales et la confiance mutuelle entre les deux pays ?
– À la différence de l'ambassade allemande, notre fondation a la possibilité d'agir en dehors des canaux diplomatiques traditionnels. Cela inclut non seulement la société civile, mais aussi, de manière concrète, la coopération directe avec les partis politiques.
En tant qu'organisation politique, nous trouvons nos racines dans l'environnement du parti allemand CDU. Ainsi, la KAS participe activement au dialogue entre partis, notamment à travers des activités liées au Parti Populaire Européen (PPE). Au Maroc, le Parti Istiqlal et le RNI font partie de ce réseau.
La KAS peut ainsi intervenir en dehors du cadre diplomatique traditionnel, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités de dialogue. Idéalement, cela conduit à l'élaboration de propositions politiques communes.
* Vous avez un parcours marqué par une expertise en gouvernance et dialogue multilatéral. Comment cette expertise se traduit-elle concrètement dans votre travail au Maroc ?
– Les mesures de coopération que nous mettons en place pour notre communauté au Maroc sont sans doute la caractéristique la plus visible de notre travail. Cependant, en tant que représentant de la fondation, je suis censé suivre constamment l'évolution de la situation politique du pays.
La KAS se considère comme un think tank mondial, et nos évaluations du Maroc enrichissent donc la vision globale.
Nous conseillons également les responsables et décideurs au sein de nos réseaux. Une grande partie de mon travail consiste donc également à mener des analyses prospectives stratégiques. Mon expérience dans d'autres contextes est un atout précieux dans cette démarche.
* Après un an au Maroc, quels aspects du pays vous ont le plus marqué, tant sur le plan personnel que professionnel ?
– Après une année au Maroc, plusieurs aspects du pays m'ont profondément marqué.
Sur le plan personnel, l'hospitalité et la chaleur des Marocains m'ont profondément impressionné. Le respect des traditions, le sens de l'accueil et la richesse culturelle du pays créent un environnement à la fois dynamique et attachant. Chaque région visitée révèle une diversité impressionnante, que ce soit à travers son patrimoine, sa gastronomie ou ses paysages.
Sur le plan professionnel, j'ai été frappé par la vitalité du débat public et l'engagement du pays dans des réformes ambitieuses. Le Maroc est un pays en pleine transformation, avec une vision ambitieuse pour son avenir. La vitesse à laquelle le pays se développe, notamment en prévision de la Coupe du monde 2030, est époustouflante. Les choix stratégiques sont bien pensés et mis en œuvre de manière cohérente.
Le système politique repose sur la Vision à long terme de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, combinée à une compétition politique dans un système de partis pluraliste. Cela en fait un modèle réussi.
L'identification de la population à sa patrie, sa nation, sa religion et à Sa Majesté le Roi joue également un rôle prépondérant. Je la perçois comme le fondement de la force créatrice et de l'ouverture d'esprit des Marocains. Cette chaleur sociale me frappe profondément.
* Si vous deviez définir l'avenir de la présence de la KAS au Maroc en une seule phrase, quelle serait-elle ?
– Nous nous engageons pleinement à soutenir des partenariats durables, afin d'accompagner le Maroc dans ses ambitions de gouvernance, de développement et de coopération régionale.


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