Au début de cette semaine, une manifestation a eu lieu à Bamako après la destruction d'un drone malien par l'Algérie. Des centaines de Maliens ont exprimé leur colère contre ce qu'ils considèrent comme une agression préméditée, accusant l'Algérie de soutenir le terrorisme et de déstabiliser la région du Sahel. Suite à la destruction d'un drone malien par l'Algérie, une centaine de Maliens se sont rassemblés, au début de cette semaine, devant l'ambassade de l'Algérie à Bamako pour exprimer leur colère contre les ingérences du régime algérien au Mali. Cela fait plusieurs années que le Mali accuse l'Algérie de jouer un rôle dans la propagation du terrorisme et de contribuer à l'instabilité du pays. Ce rassemblement, organisé par le mouvement « Sentinelle Debout pour le Mali », a attiré de nombreux jeunes maliens, profondément choqués par l'attaque du drone. Les manifestants, encadrés par les forces de sécurité, ont scandé des slogans anti-Algérie, traitant le pays de « terroriste » et « ingrat » et l'accusant de servir de refuge aux terroristes dans le nord du Mali. Le drone malien, en mission de reconnaissance à la frontière nord, a été abattu par des missiles algériens. L'Algérie a expliqué, dans un communiqué, que le drone avait pénétré son territoire de deux kilomètres avant d'être détruit. Lire aussi : Drone abattu, ciel fermé : l'escalade s'intensifie entre Alger et Bamako Le gouvernement malien, informé de la version algérienne par les médias début avril, a rapidement pris contact avec les autorités algériennes pour réclamer des preuves concernant la destruction du drone malien. Après avoir attendu 72 heures avant de rendre l'incident public, le gouvernement malien a confirmé que l'épave du drone avait été retrouvée à plus de 9 kilomètres à l'intérieur du territoire malien, ce qui remet en question les allégations de violation de l'espace aérien algérien et renforce les accusations de mauvaise foi. Les autorités maliennes ont demandé des preuves concrètes concernant la violation de l'espace aérien algérien par le drone, mais n'ont reçu aucune réponse satisfaisante. Selon le gouvernement malien, il est désormais évident que la destruction du drone était le résultat d'une « action hostile préméditée » de l'Algérie. Le Mali a également dénoncé le « silence » d'Alger et son refus de coopérer, ce qui, selon lui, prouve la responsabilité de l'Algérie dans cet incident. L'Alliance des Etats du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Niger et le Burkina Faso, a exprimé ses vives préoccupations suite à la destruction du drone malien. Selon l'AES, cet acte a entravé une opération militaire visant à neutraliser un groupe terroriste. En réponse à cet incident, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et l'Algérie, ont rappelé leurs ambassadeurs, et les espaces aériens de l'Algérie et du Mali ont été fermés. Le Mali considère l'attaque comme une « action préméditée » et les pays du Sahel accusent l'Algérie de soutenir le terrorisme et de déstabiliser la région. Cette crise survient dans un contexte de méfiance croissante entre l'Algérie et ses voisins du Sahel, qui soutiennent le Mali. Ces pays n'hésitent pas à dénoncer les ingérences algériennes devant les instances internationales, notamment celles liées à la situation au Niger.