L'ancien ministre chargé des relations avec le Parlement sous le gouvernement Benkirane et ex-président du Conseil de la région Drâa-Tafilalet, El Habib Choubani, se retrouve une nouvelle fois impliqué dans une affaire de corruption, mettant en lumière des irrégularités présumées dans la gestion des fonds publics pendant son mandat. El Habib Choubani est accusé de « détournement de fonds publics et de mauvaise gestion des deniers publics ». La plainte a été déposée par le wali de la région de Drâa-Tafilalet, sur la base de conclusions d'un rapport de la Cour régionale des comptes, rédigé à la suite d'une mission d'inspection des affaires régionales. Cette inspection, qui a examiné la gestion de la région sous la présidence de Choubani, a mis en évidence des dysfonctionnements et des pratiques suspectes dans l'administration des fonds publics. Le dossier a été soumis au ministère public chargé des crimes financiers près la Cour d'appel de Fès, conformément aux procédures légales. Après réception de la plainte, le dossier a été transféré aux services de la police judiciaire compétents pour l'ouverture d'une enquête préliminaire. Une fois cette enquête achevée, le procureur du Roi décidera des suites à donner à l'affaire, y compris de l'opportunité d'engager des poursuites judiciaires. Les accusations qui pèsent sur Choubani concernent principalement des irrégularités dans la gestion de l'institution régionale. Selon le rapport de la Cour des comptes, plusieurs décisions et actes administratifs pris sous sa direction auraient conduit à une gestion inefficace et parfois opaque des ressources de la région. Les enquêtes se concentrent notamment sur l'attribution de contrats publics et de marchés pour des projets régionaux, qui auraient été effectués dans des conditions jugées suspectes. Ce n'est pas la première fois que la gestion de la région Drâa-Tafilalet suscite des investigations judiciaires. En 2020, une enquête avait été ouverte par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) de Fès, après une plainte déposée par des élus de l'opposition. Ces derniers dénonçaient des détournements de fonds sous forme d'indemnités de transport et de restauration, ainsi que des pratiques douteuses concernant l'attribution de contrats pour l'acquisition de véhicules destinés au transport scolaire. L'enquête avait alors visé Choubani ainsi que deux de ses adjoints. Tous avaient été interrogés par la BNPJ dans le cadre de l'enquête, qui portait sur des accusations de « trafic d'influence, corruption, détournement de fonds et mauvaise gestion des finances publiques ». L'affaire avait alors fait grand bruit, attirant l'attention sur les pratiques de gestion dans certaines collectivités territoriales, où des dysfonctionnements étaient dénoncés par l'opposition et des observateurs. Bien que l'enquête de 2020 n'ait pas abouti à des poursuites judiciaires immédiates, elle a mis en lumière des zones d'ombre dans l'administration des finances publiques à l'échelle locale. Aujourd'hui, la plainte déposée par le Wali de Drâa-Tafilalet semble renouveler les interrogations sur la gestion de Choubani. Les autorités judiciaires doivent encore examiner les éléments du dossier et déterminer si des irrégularités suffisantes ont été commises pour justifier des poursuites judiciaires. Selon certains médias, cette plainte ne représente qu'un aspect des enquêtes en cours, puisque la BNPJ mène également une investigation distincte concernant une plainte déposée par le président de la commune de Debdou. Cette plainte, visant deux adjoints du président, porte sur des irrégularités liées à l'autorisation d'un projet touristique dans la région. Ces enquêtes illustrent la vigilance croissante des autorités face aux pratiques de gestion dans les collectivités territoriales et leur volonté de sanctionner toute forme de corruption ou de mauvaise gestion des ressources publiques. Avec MAP