Les autorités judiciaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger, pays membres de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), ont annoncé l'ouverture d'enquêtes séparées contre un journaliste de la chaîne France 24, lui reprochant d'avoir des sources dans les milieux terroristes et l'accusant de soutenir leurs actions au Sahel. « L'analyse combinée des différentes interventions du journaliste Wassim Nasr sur les différents médias où il intervient laisse apparaître des prises de position et des commentaires s'assimilant à des actes de publicité et de soutien flagrant aux terroristes et aux actions de ceux parmi eux sévissant au Sahel », soulignent les parquets burkinabè, malien et nigérien, dans des communiqués séparés, lus mercredi soir sur les télévisions d'Etat des trois pays ouest- africains. Les parquets des trois pays invoquent des interventions de Wassim Nasr à la suite de la double attaque qui a fait des dizaines de morts dans les rangs des forces de sécurité maliennes à Bamako, le 17 septembre dernier, et qu'ont revendiquée les terroristes affiliés à Al-Qaïda. Lire aussi : Gabon / Elections : Interdiction provisoire de diffusion de France 24, RFI et TV5 Monde Le parquet burkinabè argue de ses informations sur une attaque qui avait fait des dizaines de morts civils en novembre 2023 à Djibo, dans le nord. Le procureur malien a dénoncé le fait que le journaliste français ait indiqué « clairement être en contact avec les assaillants qui lui communiquaient en temps réel les objectifs de leurs attaques, leurs positions, les différentes cibles visées ou atteintes et le bilan humain et matériel y consécutif ». Les trois parquets imputent aussi à ce journaliste d'avoir été en contact avec les terroristes qui lui communiquent selon eux leurs objectifs, leurs positions ou le bilan humain de leurs opérations, selon des médias. Les faits visés par les enquêtes sont : « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complicité d'acte terroriste et apologie du terrorisme », précisent- ils, affirmant qu'une « enquête diligente sera menée pour faire toute la lumière sur ces faits graves et mettre leurs auteurs, commanditaires et complices hors d'état de nuire ».