L'Assemblée générale de l'ONU a massivement soutenu mercredi une résolution rédigée par les Palestiniens exigeant qu'Israël mette fin à sa « présence illégale » à Gaza et en Cisjordanie occupée d'ici un an. Le vote au sein de l'organisation mondiale de 193 pays s'est soldé par 124 voix contre 14, avec 43 abstentions. Parmi les opposants figuraient les Etats-Unis, le plus proche allié d'Israël. Riyad Mansour, l'ambassadeur palestinien à l'ONU, a qualifié le vote de tournant « dans notre lutte pour la liberté et la justice ». « Cela envoie un message clair : l'occupation israélienne doit prendre fin le plus tôt possible et le droit du peuple palestinien à l'autodétermination doit être réalisé », a-t-il ajouté. L'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Danny Danon, a dénoncé le vote comme étant « une décision honteuse qui soutient le terrorisme diplomatique de l'Autorité palestinienne ». Bien que la résolution ne soit pas juridiquement contraignante, l'étendue de son soutien est symbolique au sein de l'organe composé de 193 membres, qui n'est pas autorisé à opposer son veto aux décisions. Lire aussi : L'Arabie saoudite ne reconnaîtra pas Israël sans un Etat palestinien, déclare MBS La résolution exige le retrait de toutes les forces israéliennes et l'évacuation des colons des territoires palestiniens occupés « sans délai ». Elle exhorte également les pays à imposer des sanctions aux personnes responsables du maintien de la présence israélienne dans les territoires et à cesser les exportations d'armes vers Israël si elles sont soupçonnées d'y être utilisées. En outre, la résolution demande à Israël de payer des réparations aux Palestiniens pour les dommages causés par son occupation, appelant les pays à prendre des mesures pour empêcher le commerce ou les investissements qui maintiennent la présence d'Israël dans les territoires. La résolution découle d'un avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) – la plus haute juridiction de l'ONU – qui a estimé que la présence d'Israël dans les territoires palestiniens est illégale et doit cesser. L'examen de la résolution par l'Assemblée générale a débuté mardi, Mansour soulignant que tout pays qui pense que le peuple palestinien « acceptera une vie de servitude » — ou qui prétend que la paix est possible sans une solution juste au conflit israélo-palestinien — « n'est pas réaliste ». Human Rights Watch et Amnesty International ont également exhorté Israël à tenir compte de l'appel à mettre fin à son occupation. La résolution demande au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, de soumettre un rapport à l'Assemblée générale dans les trois mois sur la mise en œuvre de la résolution, « y compris toutes les mesures prises par Israël, d'autres Etats et des organisations internationales, y compris les Nations Unies ». Mansour a déclaré qu'il est très probable qu'Israël ne prêtera pas attention à la résolution et que les Palestiniens en proposeront une plus forte.