Le Maroc poursuit depuis plusieurs années son ambition d'accroître son autonomie dans l'approvisionnement en armes et munitions. De plus, il envisage la création d'un complexe militaro-industriel comme moteur potentiel de recherche, de développement et d'innovation. L'objectif est également d'améliorer les capacités de défense de manière plus économique. Pour développer son industrie de l'armement, le Maroc a diversifié ses partenaires et lancé plusieurs projets d'investissement militaire avec de nombreuses entreprises internationales. Outre les Etats-Unis, son principal partenaire en matière d'armement, la France, l'Espagne, la Belgique et Israël jouent également un rôle important. Des collaborations sont prévues ou en cours avec le Brésil, la Turquie, et potentiellement le Royaume-Uni et l'Italie. Sur ce point, le Maroc a manifesté un intérêt particulier pour ce nouveau secteur industriel, comme en témoigne le récent conseil des ministres présidé par SM le Roi à Casablanca. Ce conseil, dirigé par SM le Roi Mohammed VI le samedi précédent, a approuvé le projet de décret pour la création de deux zones d'accélération industrielle axées sur le secteur de la défense. Ces zones accueilleront des industries spécialisées dans les matériaux et équipements pour la défense et la sécurité, ainsi que dans la fabrication d'armes et de munitions, suite au dernier Conseil des ministres dans son édition du mardi 4 juin 2024. Ces zones joueront un rôle clé dans le développement des capacités industrielles du Maroc dans le domaine de l'armement et dans la réduction de sa dépendance aux importations d'armes. Le gouvernement souhaite également intégrer les industries existantes, y compris l'industrie automobile. De plus, il a été décidé lors de ce Conseil des ministres d'envoyer un attaché militaire au Brésil pour servir de point de contact direct avec les entreprises brésiliennes. L'entrée du Maroc dans la liste des pays possédant leur propre industrie de l'armement devrait se faire en coopération avec les entreprises locales de l'automobile et de l'aéronautique. Ces entreprises représentent des plateformes industrielles à forte valeur ajoutée qui pourraient aider le Maroc à établir un complexe militaro-industriel. La Turquie, qui a commencé à développer son industrie de l'armement il y a plus de 20 ans avec l'aide des Etats-Unis et qui produit et exporte désormais avec succès des drones performants, des véhicules blindés et des hélicoptères de combat, pourrait servir de modèle. La Turquie est également avancée dans le développement de son propre avion de combat de cinquième génération (F35). Plusieurs conglomérats étrangers de l'armement sont déjà impliqués ou intéressés par des coopérations. Pour rappel, le Maroc a établi des partenariats avec plusieurs entreprises internationales en 2022, qui se sont déclarées spécialisées dans les services défensifs ou les armes défensives. Certains ont exprimé leur désir d'investir au Maroc, tandis que d'autres ont pris des mesures importantes dans ce domaine, notamment le géant de l'aéronautique Boeing. Le groupe aérospatial belge Orizio, via une joint-venture, Maintenance Aero Maroc (MAM), a créé un centre de maintenance pour avions militaires à Benslimane, destiné à servir de structure de défense et de sécurité pour la flotte des Forces Royales Air. L'entreprise a investi dans la maintenance, la réparation et la modernisation des avions militaires, des hélicoptères et de l'équipement militaire. En outre, la filiale de CDG, MedZ, a reçu l'autorisation de créer, en partenariat avec Sabena Engineering (SNAE) du groupe Blueberry, l'entreprise Maintenance aéronautics Assets (MAA). Pour rappel, le Maroc a également signé un accord militaire avec l'entreprise américaine Lockheed Martin pour la construction d'une installation industrielle avec la participation d'Aero Maroc. Cette installation, gérée par Sabena Aerospace engineering via sa filiale Sabena Maroc près de Benslimane, sera dédiée à la maintenance, la réparation et la modernisation des jets de combat F16 et des avions de transport C130 Hercules des Forces Royales Air (FRA). Ces installations et infrastructures devraient équiper les bases militaires de Benslimane et Benguerir pour l'accueil des avions militaires et faciliter la transition vers la fabrication de pièces de rechange pour ces avions. Ces unités constituent la base d'une industrie militaire marocaine, comme c'est le cas pour les petits drones de production marocaine utilisés pour la surveillance des frontières et la lutte contre les passages illégaux. Ce plan accompagne la fabrication de composants pour avions militaires et drones de type Spy.X, produits par la société BlueBird Aero Systems, ainsi que la production de drones kamikazes, fabriqués en partenariat avec le conglomérat israélien de l'industrie aéronautique IAI.