La 18ème édition des « African Banker Awards« , dont la cérémonie de remise des prix s'est déroulée mardi soir à Nairobi, a vu les institutions financières multilatérales (IFD) triompher, en remportant des prix dans plusieurs catégories institutionnelles. Lors de cette cérémonie, organisée par le magazine « African Banker » en marge des Assemblées annuelles 2024 de la Banque africaine de développement (BAD), le prix de l'IFD de l'année a été attribué à la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Arab Bank for Economic Development in Africa – BADEA) et celui de la banque de l'année à African Export Import Bank (Afreximbank), indique-t-on dans un communiqué. Pour le prix du banquier de l'année, il est revenu à Admassu Tadesse, président et directeur général du groupe Trade and Development Bank. Pour Omar Ben Yedder, président du Jury, les banques et les institutions financières, qui jouent un rôle essentiel dans le financement de la croissance, traversaient une période de transition importante, en particulier avec le retrait de nombreuses banques internationales du continent. « Les IFD devront procéder à des augmentations de capital très importantes pour combler les lacunes en matière d'infrastructures, de commerce, de climat et de financement des PME. Elles devront être soutenues par les décideurs politiques de manière beaucoup plus significative« , a-t-il dit. Et d'ajouter : « Nous assistons également à de nouvelles réformes et à de nouvelles exigences en matière de capital pour les banques. Cela conduira à des banques plus solides« . De son côté, le secrétaire général de la BAD, Vincent Nmehielle, a fait savoir que les assemblées annuelles de cette année ont connu une forte participation, ce qui montre le pouvoir de mobilisation de la Banque et la façon dont elle peut rassembler les principales parties prenantes pour stimuler le développement du continent. Pour sa part, Jules Ngankam, directeur général de l'African Guarantee Fund, a appelé les banques à faire encore plus dans le financement des petites et moyennes entreprises (PME), qui a toujours été rentable, que ce soit dans l'agriculture, l'industrie manufacturière ou dans les prêts aux jeunes et aux femmes, deux segments mal desservis. Les Assemblées annuelles de la BAD, dont les travaux se poursuivront jusqu'au 31 mai courant, permettront aux gouverneurs de la Banque de partager leurs expériences sur les progrès réalisés par leurs pays respectifs dans la transformation de leurs économies, les principaux obstacles rencontrés dans ce processus et les réformes clés entreprises pour les surmonter (ou au moins réduire au minimum leurs effets négatifs). Ils exposeront aussi leur position face aux réformes proposées de l'architecture financière internationale et échangeront sur la manière dont le système financier mondial actuel a entravé le financement de leurs ambitions en matière de transformation structurelle.