L'ancien président sud-africain Jacob Zuma a annoncé, samedi, qu'il ne compte pas voter pour le Congrès national africain (ANC au pouvoir) lors des élections générales prévues en 2024. « Je ne ferai pas campagne pour l'ANC de Cyril Ramaphosa (actuel Président) », a-t-il déclaré dans un discours lu en son nom par sa fille, Duduzile Zuma, lors d'une conférence de presse à Soweto, quartier historique du parti situé au sud-ouest de Johannesburg. Il a ajouté que l'ANC « n'est plus le grand mouvement (…) pour lequel nous étions prêts à sacrifier notre vie », notant qu'il votera pour Umkhonto we Sizwe (MK), un petit parti politique créé récemment. Soulignant que l'ancien parti de libération a perdu « la confiance et le respect » des Sud-Africains en raison des nombreux défis auxquels le pays est confronté, M. Zuma a estimé que l'ANC devrait « perdre les élections générales pour la première fois depuis 1994 ». Plusieurs sondages réalisés récemment ont montré que la cote de popularité de l'ANC est en chute libre. L'Institut pour la justice et la réconciliation (IJR) a révélé cette semaine que le soutien des électeurs sud-africains au parti de Nelson Mandela a chuté à 37 % à la veille des prochaines élections générales. Par ailleurs, le baromètre d'Ipsos souligne que le soutien au parti devrait passer en dessous de 50% pour la première fois depuis l'avènement de la démocratie, avec 43 % des électeurs inscrits, alors que la Fondation de la recherche sociale (SRF) estime que la popularité de la formation politique s'est établie à 45 % entre juillet et octobre. Les sondages pointent du doigt la crise de l'électricité, le coût de la vie et le chômage endémique comme étant les facteurs les plus importants qui jettent une ombre sur les chances du parti historique du pays de conserver le pouvoir après les prochaines élections.