Selon les chiffres publiés par le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) du Maroc, ainsi que ceux du Haut-Commissariat au Plan (HCP) plus de 3,2 millions de Marocains ont franchi le seuil de la pauvreté depuis le début de la pandémie du Covid 19. 2,05 millions de ces citoyens sont dans une situation de vulnérabilité. Toujours selon le HCP, près de 45% des cas sont dus à la pandémie du Covid 19 alors que 55% ont un lien avec l'effet de la hausse des prix à la consommation. Des chiffres inquiétants certes, mais qui ne font que refléter la réalité amère du terrain. Qui d'entre nous n'a pas remarqué les nombreuses mimiques marquant la surprise sur certains visages, à la caisse d'un supermarché ? Certains ménages déjà fragilisés par la pandémie ont vu leur situation s'aggraver par la crise économique due à une inflation exponentielle et des rentrées d'argents qui baissent, ou ne s'améliorent pas. Nous vivons actuellement une conjoncture économique et sociales des plus difficiles qui a entraîné une augmentation des inégalités sociales et anéanti le pouvoir d'achat des revenus modestes. Lire aussi : Inflation et sécheresse : Des fléaux sociaux creusant l'inégalité Aujourd'hui le marocain n'aspire plus à améliorer sa qualité de vie, il cherche seulement à sauver sa dignité, ne pas avoir à s'endetter pour boucler la fin du mois. Il est vrai que les crises se sont succédées, mais qui dit crise, dit gestion de crise. Et dans sa part de causalité, la gouvernance n'est pas en reste, si sur le volet sanitaire le Covid 19 a été vite maîtrisé, sur le plan économique les séquelles sont toujours là et s'y sont ajoutées d'autres qui ont fini par mettre le citoyen à genoux. Un citoyen qui avait placé tous ses espoirs dans le nouveau gouvernement, jusqu'à ce que la réalité le frappe de plein fouet. Plusieurs enquêtes ont montré que la confiance des Marocains envers les élus et les institutions politiques a fortement diminué ces dernières années. Selon un rapport du MIPA, la confiance des citoyens marocains envers le gouvernement a chuté de manière significative, passant de 69 % en 2022 à seulement 43 % en 2023. Les partis politiques ont également été touchés par une forte perte de confiance. En 2022, 33 % des Marocains avaient confiance en ces organisations mais en 2023, cette confiance s'est dissoute jusqu'à atteindre les 2 %. Des enquêtes à la réalité, l'évidence reste implacable, les Marocains suffoquent sous le poids des crises consécutives ! Devrait-on boire le calice jusqu'à la lie et nous retrouver tous dans une pauvreté absolue, comme le souhaite le système capitaliste qui nous siphonne. Un constat s'impose, le Marocain souffre et sa dignité ne tient aujourd'hui qu'à un fil.