Ce lundi 30 octobre, Dr. Leila Mezian, en présence du ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed Lâaraj, du Wali du Grand Casablanca, du Président Othman Benjelloun et d'autres personnalités, présidera la cérémonie de la pose de la 1ère pierre et du lancement des travaux du Musée Dr. Leila Mezian, situé au croisement de l'Avenue Moulay Youssef et du boulevard Roudani, à Casablanca. Un projet ambitieux qui sera la vitrine des arts et de la culture. La ville de Casablanca, dotée d'infrastructures économiques et sociales, pourvue aussi en moyens qui donnent à la cité un certain rayonnement avait bel et besoin de son Musée, à la hauteur de ses ambitions internationales, un miroir culturel qui est aussi sa porte d'ouverture. Ce sera chose faite, grâce à l'initiative privée et exemplaire de Dr.Leila Mezian Benjelloun, présidente de la Fondation qui porte son nom, femme d'art et de culture, engagée dans l'action de valorisation des arts et, par ailleurs Présidente de la Fondation de BMCE Bank pour la culture et l'environnement. L'idée de réaliser un Musée dans Casablanca a germé depuis longtemps chez Dr. Leila Mezian Benjelloun, d'abord parce qu'elle est issue d'une famille qui trempe ses racines dans l'art et la culture, ensuite parce que , parallèlement à ses activités de médecin, elle a réuni depuis des années des œuvres d'art, objets et créations en tous genres qui constituent à présent une précieuse collection et qu'elle « offre » au public et visiteurs du Musée. « L'objectif est de faire connaître et découvrir le patrimoine culturel et artistique du Maroc », déclare Mme Leila Mezian, et ce patrimoine, riche par son contenu et ses styles, représente aussi les créations de villes citadines. Il comprend les bijoux, de Fès, de Meknès, de Tétouan, d'Essaouira, les céramiques, de Fès, de Safi, les produits du textile, de tissage, les broderies, les traditionnelles et célèbres ceintures de mariages à Fès, enfin toute une panoplie de joyeux qui sont à l'art du Maroc ce que la sémantique scripturale est à sa mémoire. Un vaste voyage de découverte impressionnante, des temporalités, des moments d'exaltation où la nostalgie des époques passées interpelle le présent. Dr. Leila Mezian a défini cet attachement irréductible depuis des années – depuis 50 ans en fait – à collectionner les œuvres de « belle maladie », maladie incurable qui signifie tout simplement, outre l'admiration et l'amour de l'art, un respect scrupuleux aux créateurs et aux auteurs des œuvres. Elle nous fait plonger dans l'univers ouateux et exigent de l'époque des années lointaines restituées avec tendresse. Une grande part est consacrée aux arts amazighes qui sont aujourd'hui le ferment et le trait saillant d'une vision d'encouragement pour leur épanouissement et que la Présidente du Musée entend à la fois préserver et promouvoir. Dr Leila Mezian a patiemment procédé au cumul heureux, en des époques différentes de sa vie depuis sa tendre jeunesse, d'objets divers et rares. Ils constituent maintenant une collection magistrale, unique même, ils sont le témoin du temps qui coule et qui donneront au Musée Leila Mezian, une dimension à la fois hors-temps mais contemporaine. Comme notamment les œuvres picturales de la mère de Leila Mezian qui avait de la peinture l'une de ses passions assidues. Mme Mezian a conçu et lancé le projet d'un Musée moderne, en termes de technologies et d'infrastructures, d'architecture et de décoration, d'éclairage et de dispositions diverses. Ce seront pas moins de 4 étages qui abriteront le Musée, avec deux étages supplémentaires à usages de bureaux de direction et d'administration. Tout est imaginé pour illustrer une richesse marocaine et même internationale. Dès l'entrée, au rez-de-chaussée, le regard est happé à la fois par les couleurs des murs, les hauteurs des plafonds, l'exaltante invite aux premières et belles pièces d'accueil, des vases, des jarres, des cruches, aux couleurs marocaines, un tapis berbère longeant en hauteur un pan du mur... Aux autres niveaux, c'est l'infini découverte des collections de vases, d'assiettes, de céramiques, de coffres, de tapis amazighes.... L'accueil en dit long sur la perspective qui suivra, déclinée à travers les trois étages, sans compter la mezzanine dominée par l'impressionnant tableau de Meriem Mezian, les musiciennes du sud, leur accoutrement bleu sur fond ocre, leur parure et la geste qui les caractérisent. La défunte Meriem, peintre d'un très grand talent, n'avait d'égale que son dévouement à élever l'art et hisser la peinture marocaine à des dimensions transnationales. Tout comme Tamy dont les travaux de couture du cafetan, entre autres, ne manquent pas de nous impressionner. Tout comme Dr.Leila Mezian qui, l'engagement porté comme un colifichet, a patiemment réuni des œuvres, construit des écoles rurales, porte le savoir et la connaissance au tréfonds des régions, brise aussi les frontières entre les pans de la société, et maintenant hisse un Musée au cœur de Casablanca, mégapole citadine. Avec émotion, Dr. Leila Mezian raconte que cet attachement rédhibitoire à l'art et à la culture est un trait, plus, un ADN de la famille puis que sa mère possédait une collection inédite, réunissait méticuleusement les pièces d'art, un « musée » imaginaire déjà comme disait André Malraux, et dont la continuité est aujourd'hui assurée par sa fille Leila qui, elle, met en œuvre une autre vision : le partage. C'est l'une des raisons qui ont incité Mme Mezian Benjelloun à réaliser le Musée, qui sera aussi le lieu public où seront organisées diverses manifestations culturelles et artistiques, se croiseront les échanges pluridisciplinaires, une sorte d'Agora des temps modernes. Les oeuvres comme les objets que le Musée abritera n'ont jamais été connus du public, ils sortent comme d'un « coffre magique », nous plongeront dans l'histoire intime d'une grande famille dont la caractéristique essentielle, outre la volonté d'élever la connaissance, est de partager avec nous la découverte, un « voyage guidé »...Dr. Leila Mezian, dont la pertinence aiguë est connue, veille pied à pied au succès du Musée qui est en quelque sorte un « don de soi » à la communauté citadine, mais aussi aux visiteurs venus de tous les horizons.