Fitch Rating, une agence qui évalue la solidité financière des banques, a publié sa dernière analyse sur les sept plus grandes banques du Maroc. Elle a relevé leurs perspectives positives pour l'année 2023, en estimant que leur rentabilité devrait s'améliorer grâce à une meilleure gestion des risques. Selon Fitch Rating, les banques marocaines vont gagner plus d'argent en 2023 car elles vont réduire les charges de dépréciation, c'est-à-dire les pertes qu'elles doivent enregistrer quand leurs clients ne remboursent pas leurs prêts. Elles vont aussi bénéficier des taux d'intérêt plus élevés, qui vont augmenter les revenus qu'elles tirent des prêts qu'elles accordent. L'agence a constaté que la rentabilité des banques marocaines s'était légèrement améliorée en 2022, avec un ratio bénéfice d'exploitation moyen/actifs pondérés en fonction des risques de 1,8%, en hausse de 0,1 point par rapport à 2021. Ce ratio mesure la capacité des banques à générer des profits par rapport aux risques qu'elles prennent. L'agence a expliqué que cette amélioration était due à des charges de dépréciation plus faibles, alors que les marges nettes d'intérêts étaient restées stables. Les marges nettes d'intérêts représentent la différence entre les revenus et les coûts des prêts. Fitch Rating a également prévu que la capitalisation des banques marocaines s'améliorerait légèrement à la fin de 2023, soutenue par une génération de capital interne saine et une croissance modeste. La capitalisation mesure le niveau de fonds propres des banques, qui leur servent de coussin de sécurité en cas de choc. L'agence a indiqué que le ratio common equity tier 1 (Les fonds propres de base de catégorie 1), qui est le principal indicateur de la capitalisation, était d'environ 10% pour les banques marocaines, un niveau stable par rapport à 2022. LIRE AUSSI : La formation professionnelle, un chantier prometteur pour promouvoir l'insertion des jeunes Toutefois, les banques du Maroc ont encore des difficultés à surmonter. La qualité de leurs actifs s'est détériorée au premier trimestre de 2023, avec une flambée des prêts non performants à 8,7% à la fin de 2022. Les prêts non performants sont ceux qui ne sont pas remboursés depuis plus de 90 jours ou qui sont susceptibles de ne pas l'être. L'agence a attribué cette dégradation à la faiblesse de l'activité économique du pays, qui affecte les capacités de remboursement des entreprises et des ménages. En effet, l'économie du Royaume devrait connaître une croissance modérée en 2023, après une récession en 2021 et une reprise partielle en 2022. La demande de crédit devrait baisser de 1% en raison de la hausse des taux d'intérêt et de la faible confiance des agents économiques. Les banques sont donc plus sélectives dans leurs prêts pour réduire le risque de crédit, a déclaré Fitch Ratings. La banque centrale du Maroc a mis fin à son assouplissement monétaire en maintenant son taux directeur à 3% depuis décembre 2022. Elle a pris cette décision pour freiner l'inflation, qui est la hausse générale des prix. L'inflation est tombée à 5,5% en juin 2023, contre 11% en février 2023. La banque centrale vise à maintenir l'inflation autour de 2%.