L'agence de notation new-yorkaise estime que malgré les défis posés par la conjoncture macroéconomique, les banques marocaines demeurent résilientes. «Les profils de crédit des banques marocaines sont restés résilients malgré des conditions macroéconomiques mondiales et nationales difficiles», indique Fitch Ratings dans un nouveau rapport couvrant les sept plus grandes banques du pays. Les banques sont sorties de la pandémie avec des fondamentaux de crédit «raisonnables», estime l'agence new-yorkaise, ce qui les place en bonne position pour réaliser de bonnes performances en 2023, dans un environnement de taux en hausse. Les analystes de Fitch notent toutefois que les perspectives commerciales sont «modestes» pour les banques marocaines en 2023 en raison d'une activité économique «modérée». Le crédit non consolidé des banques a baissé de 1 % en mai, fait remarquer l'agence, «la hausse des taux d'intérêt ayant freiné la demande des entreprises et des ménages, tandis que les banques sont devenues plus sélectives dans leurs prêts afin de réduire le risque de crédit». Evoquant la qualité des actifs des banques, l'agence s'attend à une nouvelle détérioration en 2023 après celle de 2022 qui a vu la part des créances en souffrance passer de 8,4% à 8,8%. Une perspective qui ne préoccupe pas toutefois l'agence, qui estime que la situation «devrait être gérable compte tenu de l'approche prudente des banques en matière de prêts». Pour ce qui est de la rentabilité des banques, elle devrait continuer à s'améliorer «à un rythme plus rapide en 2023», en lien avec la poursuite de la baisse des charges de dépréciation et les taux plus élevés qui commenceront à se répercuter sur les taux d'intérêt des crédits. En ce qui concerne la capitalisation des banques, elle est restée stable avec un ratio Tier 1 des sept plus grandes banques autour de 10%. «Nous nous attendons à ce qu'il s'améliore légèrement à fin 2023, soutenu par une génération de capital interne saine et une croissance modeste», explique l'agence. Enfin, le financement et la liquidité restent adéquats, les banques étant principalement financées par des dépôts à vue non rémunérés (plus de 65% des dépôts). Cette configuration pourrait devenir encore plus confortable pour les banques, dans le sillage de l'approbation, en juin 2022 par le parlement marocain, d'une législation permettant aux banques d'émettre des obligations sécurisées. «Si elle est mise en œuvre avec succès, elle contribuera à diversifier davantage les sources de financement des banques et contribuera à réduire leur coût de financement», conclut l'agence.