Le gouvernement marocain a annoncé, jeudi, son intention de légaliser les applications de transport routier comme Uber et Bolt, qui sont actuellement interdites dans le pays. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a déclaré lors d'une conférence de presse que le ministère des Transports allait lancer une étude pour réguler et encadrer le secteur. L'entrée en scène des taxis Uber au Maroc a engendré des débats nourris concernant les conséquences sur l'industrie du taxi traditionnel. Tandis que certains soulignent les avantages d'Uber, d'autres s'inquiètent des effets néfastes sur l'économie locale. Les taxis traditionnels ont été confrontés à une concurrence féroce de la part des taxis Uber, suscitant ainsi des tensions au sein de l'industrie. Les chauffeurs de taxis traditionnels craignent de perdre leur clientèle au profit d'Uber, entraînant des manifestations et des tensions entre les deux parties. Certains chauffeurs de taxis traditionnels ont vu leur clientèle diminuer, ce qui affecte négativement leurs revenus. Les applications de transport sont très demandées par les citoyens marocains, qui se plaignent souvent du manque de taxis, de leur mauvais état et de leurs tarifs élevés. Mais les chauffeurs de taxi voient ces applications comme une concurrence déloyale et une menace pour leur gagne-pain. Ils ont organisé plusieurs manifestations et grèves pour réclamer leur interdiction. Certains ont même recours à la violence pour intimider et agresser les conducteurs qui travaillent avec les applications. Lire aussi : Les syndicats des chauffeurs de taxis dénoncent le « mutisme » du gouvernement La situation s'est aggravée ces dernières semaines avec l'arrivée de Yango, une société de transport qui opère illégalement au Maroc, notamment à Casablanca. Yango est accessible via les magasins d'applications et permet aux conducteurs et aux clients potentiels de s'inscrire, sans aucune autorisation ni contrôle des autorités. La wilaya de Casablanca a dénoncé cette pratique et a averti les citoyens des risques liés au transport illégal de personnes. Elle a également annoncé des sanctions administratives et judiciaires pour les chauffeurs qui collaborent avec Yango. Le gouvernement marocain espère trouver une solution qui satisfasse à la fois les besoins des usagers et les intérêts des professionnels du transport. Il s'inspire des expériences d'autres pays qui ont réussi à intégrer les applications de transport dans leur système de mobilité urbaine, en respectant les normes de sécurité, de qualité et de fiscalité. Avantages et inconvénients, les avis divergent Les taxis Uber au Maroc présentent l'avantage majeur de la facilité d'utilisation et de la commodité pour les passagers. Grâce à leur application, les utilisateurs peuvent réserver un trajet en quelques clics et suivre en temps réel l'arrivée du chauffeur. Cela offre une alternative pratique aux taxis traditionnels, souvent difficiles à trouver, en particulier aux heures de pointe. L'entrée d'Uber sur le marché du transport de personnes au Maroc a incité les taxis traditionnels à revoir leurs pratiques et à améliorer la qualité du service. Afin de rester compétitifs, les chauffeurs de taxis traditionnels ont été contraints de proposer des véhicules plus propres, des tarifs compétitifs et un meilleur service client. Uber a également ouvert de nouvelles perspectives d'emploi pour les chauffeurs au Maroc. Les personnes sans emploi stable ou à la recherche de revenus complémentaires ont pu rejoindre le réseau Uber en tant que chauffeurs indépendants. Cette initiative a permis à de nombreux Marocains de générer des revenus pour subvenir à leurs besoins. La présence d'Uber a soulevé des questions de réglementation et de sécurité au Maroc. Certains estiment que les chauffeurs Uber ne sont pas soumis aux mêmes réglementations que les taxis traditionnels, créant ainsi une situation inégale. De plus, des préoccupations concernant la sécurité des passagers ont été exprimées, car il peut être plus difficile de vérifier les antécédents des chauffeurs Uber par rapport aux taxis traditionnels.