L'inflation suit une trajectoire baissière progressive à la faveur des mesures d'urgence accompagnant le resserrement de la politique monétaire, a indiqué, vendredi à la Chambre des représentants, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa. « Cette tendance baissière de l'inflation devrait se poursuivre« , a estimé M. Lekjaa qui présentait le cadre général du projet de loi de finances (PLF) au titre de l'année 2024 lors d'une réunion conjointe des commissions des finances de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers. Le ministre a par ailleurs souligné la transformation progressive des pressions inflationnistes, principalement externes, en pressions internes depuis le début du deuxième trimestre de l'année 2022, pour s'étendre aux matières premières locales, en plus de la sécheresse et du stress hydrique qui ont accentué l'augmentation des prix des produits alimentaires. Cette baisse progressive de l'inflation, a-t-il ajouté, se poursuit compte tenu notamment de la baisse des cours des matières premières, de l'apaisement des tensions sur les chaînes d'approvisionnement et de la baisse considérable des frais du fret maritime. Lire aussi : Programmation budgétaire 2024-2026 : Fouzi Lekjaa prévoit une baisse du déficit budgétaire à 4% en 2024 Parmi les facteurs à même de faire baisser l'inflation, poursuit le ministre, figurent les efforts concertés pour accompagner le caractère restrictif de la politique monétaire, notamment les mesures d'urgence prises par le gouvernement afin d'atténuer les répercussions de l'inflation sur les prix locaux et de fournir des matières premières à des prix en ligne avec le pouvoir d'achat des ménages et les activités de certains secteurs. Dans ce sillage, le ministre a fait valoir que l'économie nationale maintient sa stabilité grâce aux politiques adoptées, malgré la persistance d'une conjoncture internationale difficile, précisant que cela renforce la confiance de la communauté financière internationale, qui est un facteur clé dans la mobilisation des financements à faible coût et dans l'attractivité des investissements directs étrangers (IDE). Cette confiance s'est concrétisée, selon M. Lekjaa, par la sortie du Maroc en février dernier de la « liste grise » du Groupe d'action financière (GAFI) après l'évaluation de la conformité du pays aux normes internationales en matière de lutte anti-blanchiment de capitaux et financement du terrorisme, ainsi que la sortie remarquable du Maroc en mars 2023 sur le marché financier international, avec l'émission d'un emprunt obligataire d'un montant global de 2,5 milliards de dollars. En outre, le Royaume a pu bénéficier en avril 2023 de la ligne de crédit modulable de 5 milliards de dollars auprès du Fonds Monétaire International (FMI), a enchainé le ministre, rappelant le retrait par la Commission européenne du Maroc de la liste grise de l'UE en mai dernier.