La lutte contre la corruption au Maroc a été annoncée et abordée à maintes reprises. En son temps, l'ancien chef de gouvernement Saad Eddine El Othmani avait chiffré les dommages causés par la corruption, surtout dans l'administration publique, jusqu'à 7% du produit intérieur brut (PIB). Le développement du Maroc est miné par le problème récurrent de la corruption. Il est de notoriété publique que de nombreux fonctionnaires et membres de conseils se sont rendus coupables de mauvaise gestion, de détournement de fonds publics, de falsification et d'abus de pouvoir, indique le portail d'information Le360 dans un article récent. Certains de ces fonctionnaires corrompus seraient des hauts fonctionnaires ayant une influence sur la politique et la prise de décision. Désormais, les walis et les gouverneurs ont reçu l'ordre du ministère de l'Intérieur de prendre des mesures contre les responsables politique corrompus, voire de les traduire en justice et de les démettre de leurs fonctions, a rapporté le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du 10 mai 2023. La partie est terminée et le temps est venu pour le ministère de l'Intérieur, qui supervise les administrations locales et les conseils élus, de procéder à une « opération de nettoyage » à grande échelle. Le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a émis des directives strictes à l'intention des walis et des gouverneurs afin d'engager des procédures de révocation ou des poursuites judiciaires à l'encontre des élus soupçonnés de corruption ou ayant enfreint les dispositions de la loi sur l'administration locale. Le ministère de l'Intérieur réagit aux rapports négatifs des régions Le ministère de l'Intérieur a reçu de l'Inspection générale de l'administration territoriale (IGAT) des rapports accablants sur la gestion de plusieurs collectivités territoriales dans le nord et le sud du royaume, poursuit le quotidien. Ces rapports, précise le journal, recommandent des sanctions sévères contre les élus locaux, notamment à Fès, Khouribga, Bouznika, Khémisset, Tanger, Safi, Tiflet et Meknès. A Fès, par exemple, une affaire serait en cours devant la justice, dans laquelle un élu, également responsable des marchés publics, a été invité à faire la lumière sur de graves manquements et conflits d'intérêts dans le cadre d'un contrat de construction d'une nouvelle route publique. Au début de l'année, l'IGAT a publié un rapport également accablant sur le contrat de collecte des déchets à Bouznika. Cela a conduit au licenciement du maire de la station balnéaire avec d'éventuelles conséquences pénales, poursuit le journal. Plusieurs demandes de révocation de responsables communaux ont également été déposées auprès des tribunaux administratifs du royaume. Pour certains, l'été sera plus chaud. Le gouvernement tente de lutter contre la corruption en mettant en place des lignes directes, des contrôles et en inculpant les suspects. Malgré ces mesures, la corruption reste un phénomène persistant au Maroc. Elle sape la crédibilité et la confiance de la population dans l'administration publique. Pour endiguer la corruption et renforcer l'Etat de droit, il faut davantage de transparence, de responsabilité et d'intégrité des parties prenantes.