Le gouvernement sud-africain a adopté un plan de 18 mois pour pallier la crise de l'électricité et éviter l'effondrement total de l'économie, a indiqué le ministre de l'Electricité, Kgosientsho Ramokgopa. «Le plan consiste à introduire plus de 12.000 MW de capacité supplémentaire, diminuer le sabotage des infrastructures électriques et acheter du diesel d'une valeur de 30 milliards de rands (1,6 milliard de dollars) pour une utilisation d'urgence lorsque les centrales électriques au charbon tombent en panne», a déclaré M. Ramokgopa dans un point de presse tenu samedi. Selon les experts énergétiques, les problèmes d'électricité de l'Afrique du Sud devraient s'aggraver à l'approche de l'hiver austral (mai-octobre), portant un coup dévastateur à une économie qui se trouve déjà dans le marasme depuis plusieurs années. M. Ramokgopa, qui a été nommé en mars dernier pour trouver des solutions à la crise énergétique, a souligné que son plan inclut l'amélioration de l'efficacité des centrales électriques sous-performantes et la réduction des travaux de maintenance, en particulier pendant les pics de demande. En outre, le responsable a fait savoir que les énergies renouvelables représentent une autre source pour alimenter le réseau national, tandis que le gouvernement a entamé des négociations avec le Mozambique pour obtenir 1.200 MW de capacité supplémentaire. En revanche, il a signalé que même avec ces interventions proposées, il est peu probable que l'intensité des coupures d'électricité soit diminuée avant la fin de l'année, notant que le gouvernement s'efforce de maintenir des niveaux de délestages qui permettraient aux grandes industries de fonctionner. La crise énergétique paralysante qui frappe l'Afrique du Sud dure depuis plus d'une décennie. Et pour cause, le vieillissement des unités de production d'électricité, tombant en panne de manière récurrente. Durant les derniers mois, cette crise a atteint une dimension sans précédent. L'approvisionnement du pays en électricité n'a cessé de se détériorer depuis l'hiver dernier, la compagnie publique d'électricité « Eskom » ayant décidé de passer aux niveaux supérieurs de délestages électriques, après les nombreuses pannes qui ont plombé sa capacité de production. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de l'Afrique du Sud devrait ralentir fortement à 0,1% en 2023, principalement en raison de l'augmentation significative de l'intensité des coupures d'électricité.