La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a décidé de maintenir son taux directeur inchangé à 8%, face à la persistance des pressions inflationnistes. Dans un communiqué sanctionnant la dernière réunion, jeudi, de son Conseil d'Administration, la BCT a affirmé sa disposition à prendre les mesures nécessaires pour ramener l'inflation à des niveaux soutenables. « L'inflation a poursuivi son ascension à un rythme soutenu pour atteindre 10,4% en février 2023, contre 10,2% le mois précédent et 7% au même mois de l'année précédente, portant la marque, essentiellement, de l'envolée des prix des produits alimentaires frais », fait observer la même source. Le Conseil suit « avec beaucoup d'attention » l'inflation sous-jacente « inflation hors produits alimentaires frais et produits à prix administrés » qui fait preuve de rigidité, en passant à 9,6% en février 2023, après 9,5% le mois précédent et 6,3% une année auparavant. Lire aussi : La Tunisie risque de « s'effondrer » en l'absence d'un accord avec le FMI (Blinken) Tout en demeurant entourées de fortes incertitudes, les perspectives de l'inflation laissent entrevoir une certaine détente à partir du deuxième semestre 2023, mais demeureraient à des niveaux historiquement élevés, souligne la BCT. En outre, la BCT a réitéré la nécessité de mobiliser les financements extérieurs nécessaires pour garantir les équilibres des finances publiques, renforcer le policy-mix et engager les réformes structurelles destinées à maîtriser les déficits jumeaux et à redynamiser l'activité économique. Sur le plan national, le Conseil note une croissance économique pour toute l'année 2022 légèrement supérieure aux prévisions initiales portée essentiellement par les bonnes performances au niveau des services marchands et par la contribution positive des industries manufacturières. Toutefois, les perspectives de l'activité pour 2023 demeurent tributaires du redressement de la demande extérieure ainsi que d'un ensemble de facteurs internes, ayant trait, particulièrement, à la situation des finances publiques, à l'accélération de l'inflation et à la persistance du stress hydrique », conclut la BCT.