La Conférence des Nations Unies sur l'eau 2023 s'est ouverte, mercredi à New York, avec la participation du Maroc, représenté par le ministre de l'Equipement et de l'eau, Nizar Baraka, à la tête d'une importante délégation. Co-organisée par le Tadjikistan et les Pays-Bas avec l'appui des Nations Unies, cette conférence internationale est consacrée à l'examen à mi-parcours de la mise en œuvre des objectifs de la décennie d'action pour l'eau 2018-2028, qui a été proclamée par l'Assemblée générale de l'ONU, en décembre 2016. Lors de cette conférence qui se tient pour la première fois depuis plus de cinq décennies, le Maroc entend réitérer son engagement constant et plaider auprès de la communauté internationale pour une meilleure prise en compte de la problématique de l'eau dans la mise en œuvre de l'agenda 2030 du développement durable. Le Maroc prévoit aussi de réaffirmer ses liens avec ses partenaires, tout en faisant part de sa disposition à partager ses expériences et bonnes pratiques cumulées dans le domaine de l'eau, dans le cadre d'une coopération solidaire et agissante. Selon un communiqué du ministère de l'Equipement et de l'Eau, les efforts et les chantiers engagés par le Royaume dans le domaine de l'eau seront mis en lumière dans le cadre d'un évènement parallèle sous le thème « la durabilité dans la bonne gouvernance des ressources en eau souterraines ». L'objectif est de fédérer les efforts des acteurs internationaux autour de la gouvernance durable des ressources en eau au plus haut niveau. En présence de chefs d'Etat et de gouvernement, de ministres et parties prenantes, la Conférence de l'ONU sur l'eau attirera l'attention, selon les organisateurs, sur l'accélération du rythme des inondations croissantes, des précipitations imprévisibles et des sécheresses, ainsi que sur les impacts du changement climatique sur l'eau qui menacent le développement durable, la biodiversité et l'accès des populations à l'eau et à l'assainissement. Lire aussi : Tribune: Pour un Maroc futur « Etat aquapreneur » Intervenant à l'ouverture de cet événement, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a indiqué qu'il s'agit d'une conférence sur le monde contemporain, vu sous l'angle de sa ressource la plus importante, soulignant que l'eau est « la sève » de l'humanité et la prospérité qui fait vivre les nations. "Cette conférence doit marquer un progrès décisif, un changement radical, pour amener les Etats membres et la communauté internationale non seulement à bien comprendre que l'eau est d'une importance vitale pour la viabilité de notre monde et qu'elle est un outil de promotion de la paix et de la coopération internationale, mais aussi à prendre les mesures qui s'imposent à cet effet", a-t-il insisté. Pour le chef de l'ONU, le moment est venu de prendre des engagements décisifs afin de donner vie au programme d'action pour l'eau. Relevant qu'une personne sur quatre vit sans services d'eau gérés de manière sûre ou sans eau potable et plus de 1,7 milliard de personnes ne disposent pas de systèmes d'assainissement de base, M. Guterres a estimé que les pouvoirs publics doivent élaborer et mettre en œuvre des plans visant à garantir un accès équitable à l'eau pour toutes et tous, tout en préservant cette précieuse ressource. Il a dans ce cadre, appelé les Etats membres d'adhérer à la Convention sur l'eau des Nations Unies et de l'appliquer, tout en engageant des investissements dans les systèmes d'eau et d'assainissement. Lors de la cérémonie d'ouverture, il a été procédé à l'élection du Roi des Pays-Bas Willem-Alexander et du président du Tadjikistan, Emomali Rahmon comme présidents de la Conférence des Nations Unies sur l'eau 2023. Intervenant à cette occasion, les présidents de la conférence ont mis en garde contre l'ampleur que prend la problématique de l'eau, sous l'impact notamment du changement climatique, tout en appelant à une coopération internationale à grande échelle pour sauver cette source vitale et renforcer la dynamique du développement durable. De son côté, le président de l'AG de l'ONU, Csaba Kőrösi a mis l'accent sur l'impératif de prendre au sérieux la problématique de l'eau pour protéger l'avenir du monde et des générations futures. Il a appelé à ce propos à une volonté politique pour se mesurer à l'ampleur des défis liés à l'eau. La cérémonie d'ouverture a été marquée aussi par la présence notamment de l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale. Au programme de la Conférence des Nations Unies sur l'eau figurent des réunions plénières, un débat général, des dialogues interactifs de haut niveau dédiés à l'eau en lien avec la santé, le développement, le climat, la résilience, l'environnement et la coopération internationale, des évènements parallèles ainsi que des expositions. La première conférence des Nations Unies sur l'eau s'était tenue en 1977 à Mar Del Plata, en Argentine.