Prévu pour le mois de mars au Maroc, l'incertitude domine sur la tenue du sommet du Néguev qui devrait se tenir à Dakhla. Les relations sont plusieurs. Après des informations sur la sécurité, c'est désormais le climat politique interne en Israël qui en serait la cause, car depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement d'extrême droite en Israël dirigé par Benjamine Netanyahou, qui a décidé d'étendre de nouvelles colonies illégales dans les territoires palestiniens, les relations entre Tel-Aviv et les pays arabes sont devenues très tendues. Fin mars 2022, six pays principalement associés aux accords d'Abraham – Israël, le Maroc, Bahreïn, les Emirats arabes unis, les Etats-Unis et l'Egypte – ont participé à un sommet organisé par le ministre israélien des Affaires étrangères de l'époque, Yair Lapid, au Kibboutz de Sde Boker dans le désert du Néguev en Israël. Visant à renforcer la coopération entre ces pays, le sommet a donné naissance au Forum du Néguev, un cadre de groupes de travail économiques et diplomatiques qui définiront en grande partie les nouvelles relations arabo-israéliennes dans la région. Les Accords d'Abraham et le Forum du Néguev se sont avérés particulièrement bénéfiques pour les pays membres, qui au-delà des gains politiques, ont vu des opportunités économiques, sociaux et géostratégiques de leur nouvelle relation avec Israël. Mais depuis quelques temps, les relations entre Israël et les pays arabes participants se sont raidies depuis la formation du gouvernement d'extrême droite en Israël et l'annonce récente de l'arrivée de nouvelles colonies illégales dans les territoires palestiniens. Prévue au Maroc où la ville de Dakhla était annoncée comme pays hôte, le sommet du Néguev allait vers une solution sur le financement économique de la Palestine, comme proposé par le Maroc lors de la réunion préparatoire tenue début janvier à Abou Dhabi. La première réunion des sept pays dits abrahamiques a eu lieu dans le Néguev israélien en mars de l'année dernière. La réunion de suivi devrait avoir lieu à Dakhla en mars 2023. La ville hôte de Dakhla a été soigneusement choisie par le Maroc et vise à consolider la souveraineté marocaine sur le Sahara sur la scène mondiale. Mais selon la presse israélienne, la rencontre est incertaine car le Maroc attend depuis un certain temps la position saharienne de Tel-Aviv, alors que d'autres supputations font état du choix de Dakhla. Ajouté à cela des responsables israéliens ont diversement apprécié les récentes condamnations publiques des pays arabes sur la situation actuelle en Palestine suite aux incursions de l'armée israéliennes dans les territoires palestiniens et de l'émergence de nouvelles colonies illégales. Le Maroc et Israël ont décidé en décembre 2020 d'officialiser leurs relations mutuelles. La décision de normalisation a valu au pays de nombreuses critiques, tant au pays qu'à l'étranger. Rabat a assuré que la réconciliation avec Israël ne se ferait jamais au détriment du soutien du Maroc à la cause palestinienne et de son engagement en faveur d'une solution à deux Etats.