Les principaux syndicats français vont descendre dans la rue à nouveau, mardi, pour une 3ème journée de grèves et de mobilisation contre le projet controversé de réforme des retraites, dont l'examen débute ce lundi à l'Assemblée nationale. Cette nouvelle journée de contestation intervient après celles du 19 et du 31 janvier. Lors de la deuxième journée de mobilisation et de grèves contre cette réforme, la police a chiffré à quelque 1,27 million de manifestants, dont 87.000 à Paris, alors que les syndicats ont avancé des chiffres beaucoup plus importants avec au moins 2,5 millions de personnes dans la rue (500.000 dans la capitale). Pour leur troisième mobilisation, les huit principaux syndicats appellent à amplifier la grève contre ce projet, qui lors de son examen à la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale a fait l'objet de plus de 20.000 propositions d'amendements présentées par les oppositions. Pour l'examen en séance publique, l'alliance de gauche, la NUPES, a déposé à elle seule près de 18.000 amendements, selon les médias. Comme les précédentes mobilisations, les Français non grévistes vont souffrir pour se rendre sur leurs lieux de travail avec de fortes perturbations prévues dans les transports en commun, notamment à Paris. Les perturbations devraient toucher également d'autres secteurs comme l'éducation. L'intersyndicale composée des huit principaux syndicats du pays demande le retrait du projet de réforme de retraite, mesure phare de la campagne électorale du président Emmanuel Macron, et qui stipule entre autres le report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite et la suppression des 42 régimes spéciaux. Forts du succès de leurs précédentes mobilisations, les centrales syndicales veulent augmenter les pressions sur le gouvernement pour le pousser au retrait de son projet controversé. L'exécutif, privé de sa majorité absolue à l'Assemblée nationale, enchaîne les rencontres avec les différents partis représentés à l'hémicycle, notamment la droite, pour les convaincre de voter pour son projet. Toutefois, au parlement, les députés auront deux semaines de débats âpres, avant de transférer le projet au Sénat, alors qu'une bataille parlementaire s'annonce ardue, la réforme étant contestée par l'ensemble des formations politiques, hormis celles faisant partie de la majorité gouvernementale et la droite, qui se dit ouverte à la négociation. Ainsi, les débats débutent ce lundi à l'Assemblée par une motion de rejet préalable de La France Insoumise (LFI) et une motion référendaire du Rassemblement national (RN), selon la presse de l'hexagone. En cas de difficultés, le gouvernement pourrait faire recours à l'article 49.3 de la Constitution, qui lui permettrait de faire adopter ce texte sans le vote des parlementaires, à l'instar d'autres projets précédents. Toutefois, cette option, pour l'instant, n'est pas envisagée par le gouvernement d'Elisabeth Borne.