Des organisations professionnelles et syndicales siégeant à la Chambre des Conseillers ont dénoncé, lundi, lors d'une séance conjointe des deux Chambres du parlement la résolution du Parlement Européen (PE) vis-à-vis du Maroc. Dans son intervention, Neila Tazi, du groupe de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), a exprimé son indignation et son rejet catégorique de la résolution du PE, notant qu'il s'agit en l'espèce »d'une attaque directe contre toutes les institutions marocaines et aussi contre une justice marocaine indépendante ». »Le Parlement Européen a commis une faute grave à l'égard d'un partenaire majeur et stratégique et ce, en s'attaquant au Royaume au lieu de défendre les droits d'une femme violée », a-t-elle martelé, avant de faire remarquer qu'au moment où les crimes de viol sont dénoncés avec véhémence en Europe, on constate que les femmes marocaines et africaines n'ont pas le droit à un procès équitable. De même, Hanaâ Ben Kheir, du groupe de l'Union Générale des travailleurs du Maroc (UGTM), a exprimé le rejet de cette résolution par l'Union et son indignation, soulignant que cette attitude n'impactera nullement le processus démocratique et des droits de l'homme dans le Royaume, sans cesse salué par la communauté internationale, notamment à travers la présentation des rapports du Maroc devant le Conseil des droits de l'homme et aussi son ouverture aux mécanismes des conventions onusiennes ainsi que les procédures spéciales. Et d'insister sur la résilience du processus démocratique et des droits de l'homme face aux sempiternelles allégations, une mise en scène de mauvaise facture ou encore le désir condescendant de porter atteinte à la souveraineté judiciaire du Royaume exprimé par une partie connue et reconnue par sa politique »deux poids, deux mesures » et son instrumentalisation des droits de l'homme dans un but de pression, de chantage et d'obtention d'acquis politiques. »À l'ingérence flagrante dans les affaires de la justice marocaine et aux tentatives visant à influencer le cours de certains dossiers dont certains sont encore en instance dans les tribunaux, il n'y a qu'une seule et unique réponse à savoir l'indignation et le rejet », a-t-elle soutenu, estimant que la résolution du PE ressemble à « un coup de poignard » dans le dos asséné à un partenaire de confiance qui a été longtemps considéré comme étant un modèle démocratique exceptionnel dans une région troublée. Lire aussi : Le Parlement européen attaque le Maroc Pour sa part, le président de l'Union Marocaine du travail (UMT), Noureddine Slik, a affirmé que cette résolution du Parlement européen exacerbe la nature politique de la crise avec certains milieux en Europe et ne reflète pas le niveau de coopération exemplaire entre le Maroc et l'Union européenne. Tout en soulignant que le Royaume ne mise plus sur les partenaires traditionnels, ayant fait le choix de diversifier ses partenariats en se tournant vers de nouveaux partenaires stratégiques, acteurs majeurs sur la scène internationale, ce qui a permis au Maroc de s'adjuger la place qu'il mérite, il a noté que l'ouverture du Royaume sur l'Afrique est interprétée comme une concurrence aux pays qui considéraient ce riche continent sur les plans économique et humain comme leur chasse gardée. »Certaines composantes du vieux continent sont en proie au vertige à cause de l'odeur du gaz car au lieu de dénoncer la situation déplorable dans les camps de la honte à Tindouf, elles sont ulcérées par les réalisations du Maroc dans les domaines diplomatique, sportif et économique », a-t-il dit. Autre intervenant indigné, Khalihna El Gorch, du groupe de la Confédération Démocratique du Travail (CDT) qui a exprimé le rejet de cette résolution, relevant qu'elle pose des interrogations sur son timing et sur les intentions cachées de cette démarche. De son côté, le coordinateur du groupement de la justice sociale à la Chambre des conseillers, Mustapha Dehmani, a mis en avant l'importance cruciale de cette séance plénière face »aux tentatives d'acculer le Maroc » et « au chantage » de certaines parties hostiles au pays, affirmant que la tenue de cette séance est l'occasion de réaffirmer que le Maroc est un pays séculaire dont la politique extérieure s'appuie sur le principe du respect mutuel, à travers une vision clairvoyante et une éthique fondées sur des valeurs civilisationnelles bien ancrées, sans opportunisme aucun. Pour lui, la résolution du parlement européen se caractérise par son étrangeté et son insolence à interférer dans les affaires intérieures des pays et à vouloir les soumettre au chantage, ce qui n'est guère surprenant au vu de la montée de l'extrême droite dans certains pays européens. Même sentiment d'indignation exprimé également par Khalid Setti, de l'Union Nationale du travail au Maroc (UNTM), qui a souligné que »le Maroc n'a rien à apprendre dans le domaine des droits de l'homme », soutenant que le Royaume a réalisé d'importantes avancées sur le chemin de la consécration de l'Etat de droit sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, à commencer par la création de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) en 2004, une initiative qui a fait des émules et enfin la Constitution de 2011. Tout en exprimant le rejet catégorique de toute atteinte à l'indépendance de la justice, il a fait remarquer que le vote de cette résolution s'inscrit visiblement dans le registre du »chantage politicien et économique », saluant au passage la position de nombreux députés européens qui ont exprimé leur opposition à ce vote et aussi à l'idée de transformer le parlement européen en une sorte d'instrument au service des intérêts de certaines parties.