Le Plastic Odyssey, bateau de recherche dédié à la lutte contre la pollution plastique, a fait escale à Tanger, pour entamer son étape marocaine. Le bateau, véritable laboratoire flottant dédié à la lutte contre la pollution plastique, est en train de réaliser un tour du monde de trois ans qui le mènera de la Méditerranée au Pacifique en passant par l'Atlantique et l'Océan Indien. « Nous sommes convaincus que pour lutter contre la pollution plastique en mer, il faut commencer par agir en terre », a expliqué le président et cofondateur de l'organisation Plastic Odyssey, Simon Bernard, lors d'une rencontre avec la presse, tenue vendredi au port de Tanger. Le bateau se veut un démonstrateur de solutions simples et éprouvées pour la récupération et la réutilisation du plastique comme la fabrication de tuiles, pavés et briques pour la construction, de palettes pour le transport de marchandises ou encore de mobilier, soit autant d'arbres épargnés, a précisé M. Bernard. Il est prévu qu'à Tanger, le Plastic Odyssey accueille un groupe d'entrepreneurs locaux dans l'objectif de les sensibiliser à la récupération et la réutilisation du plastique. Ces entrepreneurs seront parrainés et suivis dans le cadre d'une communauté dédiée. Le bateau embarque une série de machines et d'outils pour la réutilisation et le travail du plastique, dont un broyeur et une extrudeuse. Les visiteurs pourront voir de visu ces machines en action et s'en inspirer pour lancer des entreprises de recyclage. « Il n'y a pas de solution magique, la lutte contre la prolifération du plastique en mer passe par la réduction de sa consommation », a assuré Maïté Abos, responsable sensibilisation chez Plastic Odyssey. Pour y arriver, le bateau de recherche accueille lors de chacune de ses escales plusieurs centaines de visiteurs. Ce sera le cas lors de son séjour à Tanger ou plus de 600 élèves et étudiants pourront le visiter. Une exposition sera organisée au sein du Cap Spartel, pour présenter les utilisations du plastique réutilisé, mais aussi les alternatives à cette matière polluante. « Nous avons entamé un travail de recensement des objets et matériaux, dont certains utilisés autrefois, qui pourraient permettre de s'affranchir du plastique », a relevé M. Abos, ajoutant: « c'est le cas des gourdes en terre cuite, des objets qui en plus de permettre d'étancher la soif permettent au liquide qu'ils contiennent de rester frais même en plein soleil ». A noter que le Plastic Odyssey a commencé son voyage en septembre dernier à partir de Marseille. Son périple l'a mené en Egypte, Liban et Tunisie. Après le Maroc, il devra prendre la mer vers l'Afrique de l'Ouest et l'Amérique Latine, avant de traverser le Pacifique vers l'Asie et l'Afrique de l'Est qu'il compte atteindre en 2025. Le voyage du Plastic Odyssey est raconté via une web série diffusée sur les médias sociaux, tandis qu'un documentaire sur l'expédition est en cours de réalisation.