Dans une interview accordée à nos confrères du Matin, Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, a déclaré que l'Union européenne (UE) et le Maroc ont construit une relation de confiance qui remonte à plus de 50 ans et qui évolue et s'enrichit continuellement. Selon lui, le partenariat est naturel et stratégique car il repose sur trois grands piliers : la proximité géographique et l'histoire commune des deux pays, un intérêt mutuel de préserver la paix et la sécurité dans la région et de promouvoir une prospérité partagée, et un engagement à coordonner de manière étroitement pour relever les défis du présent et pour explorer de nouvelles opportunités. Borrell, qui entame ce jeudi une visite officielle au Maroc, a souligné que le partenariat entre l'UE et le Maroc est évolutif et non figé, et que les défis actuels nécessitent une révision régulière de la relation. Le Maroc a obtenu un « statut avancé » dans sa relation avec l'UE en 2008, qui a été mis en œuvre par le biais d'un plan d'action 2013-2017 qui a été prolongé jusqu'en 2020. Selon Borrell, ce statut reflète le dynamisme et l'engagement de longue date du Maroc envers l'UE dans la région euro-méditerranéenne. Le statut avancé et le plan d'action ont permis d'avancer la mise en œuvre de réformes ambitieuses au Maroc, notamment en matière de convergence législative et réglementaire en vue d'une intégration progressive au marché intérieur de l'UE, d'expansion des liens économiques et commerciaux, et de travail en commun pour relever des défis communs tels que le changement climatique et la migration illégale. Borrell a déclaré que malgré les progrès réalisés, il reste encore des défis à relever, notamment en matière de respect des droits de l'homme et de l'état de droit. L'Union européenne et le Maroc ont lancé en juillet dernier un partenariat renouvelé en matière de migration et de lutte contre les réseaux de trafic de personnes, en réponse aux nouvelles méthodes violentes utilisées par les réseaux criminels. L'UE prévoit une enveloppe de 500 millions d'euros pour l'aide à la migration dans et depuis le Maroc pour la période 2021-2027. Le partenariat opérationnel de lutte contre le trafic de migrants lancé en juillet vise à assurer la gestion bien gérée de la migration, à coopérer avec le Maroc sur les migrants marocains en situation irrégulière en Europe, et à protéger les migrants vulnérables au Maroc. La coopération sécuritaire et la lutte contre le terrorisme sont également des priorités pour l'UE et le Maroc. Depuis 2015, l'UE et le Maroc ont renforcé leur coopération en matière de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme grâce à un partenariat renouvelé en 2015. L'UE a également apporté une assistance technique et financière pour renforcer les capacités de sécurité du Maroc et lutter contre le terrorisme. La coopération économique et commerciale entre l'UE et le Maroc a également été renforcée, notamment grâce à l'Accord de libre-échange entre l'UE et le Maroc, qui a entraîné une augmentation des échanges commerciaux et une croissance économique au Maroc. Enfin, l'UE soutient le Maroc dans ses efforts de transition énergétique vers une économie bas carbone, en lui apportant une assistance technique et financière pour développer les énergies renouvelables et réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Pour rappel, l'UE et le Maroc ont un partenariat économique et commercial étroit, avec l'UE étant le principal partenaire commercial du Maroc et le Maroc étant le principal partenaire commercial de l'UE parmi les pays de sa région sud. L'accord d'association entre les deux parties a créé une zone de libre-échange, ce qui a entraîné une augmentation significative des échanges commerciaux entre l'UE et le Maroc ces dernières années. L'UE est également la première source d'investissements étrangers pour l'économie marocaine.