La réussite de la transition énergétique constitue la pierre angulaire de la coopération maroco-allemande, a affirmé, jeudi à Rabat, l'ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne au Maroc, Götz Schmidt-Bremme. « Réussir la transition vers un approvisionnement en énergie peu consommateur en carbone, durable, fiable et à un prix abordable, constitue la pierre angulaire de la coopération maroco-allemande dans le secteur de l'énergie », a souligné M. Schmidt-Bremme, à l'occasion de la 1ère Journée maroco-allemande de l'Energie, organisée conjointement par le ministère fédéral de l'Economie et de l'Energie (BMWi), le ministère de l'Energie, des mines et du développement durable et le Partenariat énergétique Maroco-Allemand (PAREMA), sous le thème « Réussir la transition énergétique ensemble ». Tout en passant en revue les différents projets bilatéraux de coopération technique et financière dans le secteur de l'énergie mis en œuvre au Maroc par la Banque Publique d'Investissement Allemande et l'Agence de coopération internationale allemande, notamment la construction de la centrale solaire photovoltaïque Noor Ouarzazate, il a relevé que d'autres projets avec un impact majeur sur l'approvisionnement en énergie et l'efficacité énergétique seront réalisés, notamment des parcs éoliens à Tanger et à Essaouira, la réhabilitation des centrales hydro-électriques et des projets d'assistance technique, dont les mesures d'efficacité énergétique « Mosquées vertes » et « Hôpitaux verts ». Le diplomate allemand a également fait savoir que le fabricant d'éoliennes hispano-allemand « Siemens Gamesa » inaugurera le 11 octobre à Tanger son usine de pales éoliennes avec un investissement de plus de 100 millions d'euros, permettant la création de quelque 700 emplois directs, notant que l'objectif transversal de toute coopération est la formation professionnelle et continue, qui sont des facteurs cruciaux pour tout développement. De son côté, le Chef de division du BMWi, Martin Schöpe, a souligné que la transition énergétique entamée par l'Allemagne, il y a près de 20 ans a grandement contribué à la baisse des coûts des énergies renouvelables, « si bien qu'aujourd'hui, les calculs montrent que l'option de la transition est aussi un choix économique et non seulement environnemental ». Il a, de même, affirmé que l'Allemagne et le Maroc sont des leaders de la transition énergétique sur leurs continents respectifs, émettant le souhait de son pays de pouvoir partager avec le Royaume ses expériences, ses objectifs et ses succès. M. Schöpe a, également, fait observer que l'Allemagne, tout comme le Maroc, est un pays dépendant des importations énergétiques, précisant que son pays importe 100% de l'uranium, 100% de pétrole et 100% de gaz, tandis que les seules ressources domestiques dont il dispose sont les énergies renouvelables et le lignite. Il a aussi estimé que la transition énergétique en Allemagne, basée sur l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, constitue le seul moyen de combattre le réchauffement climatique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour sa part, la Secrétaire d'Etat chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi, a rappelé que l'Allemagne et le Maroc, liés par de solides relations économiques et commerciales, disposent d'un cadre institutionnel bien rodé dont le soubassement est l'accord de partenariat énergétique signé en juillet 2012. « Cet accord qui représente un pilier central des relations entre le Ministère de l'Energie, des Mines et du Développement Durable et le Ministère de l'Economie et de l'Energie de la République Fédérale d'Allemagne, a été consolidé par la déclaration de 2016 où les deux pays se sont engagés à œuvrer ensemble à travers leur partenariat, pour un avenir énergétique durable et essentiellement renouvelable, à l'horizon 2050 », a-t-elle rappelé. Mme El Ouafi a, par ailleurs, précisé qu'afin d'accompagner la mise en œuvre de sa transition énergétique, le Maroc a mis en place des dispositions législatives, réglementaires et institutionnelles, permettant l'ouverture au secteur privé du marché de la production et de la commercialisation d'électricité produite à partir de sources renouvelables, l'intégration des techniques de l'efficacité énergétique dans les secteurs économiques et la création de l'Autorité de régulation du secteur de l'électricité indépendante. Ces dispositions permettent également la reconfiguration du paysage institutionnel énergétique à travers l'élargissement des prérogatives de l'Agence Marocaine pour l'Energie Durable (MASEN) et la mise en place de plate-forme technologique de recherche et de développement à travers l'Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), ainsi que d'un tissu industriel destiné principalement aux écosystèmes industriels des énergies propres, et ce à travers la maitrise des technologies de valorisation des ressources énergétiques renouvelables et la formation aux métiers des énergies renouvelables et de l'Efficacité Energétique (IFMEREE), dont le premier est déjà opérationnel et le deuxième en cours de construction. Cette rencontre, qui constitue une étape privilégiée dans la dynamique de renforcement de la coopération et de la gouvernance du secteur de l'énergie et de développement des partenariats et des échanges entre le Maroc et l'Allemagne, au service d'un développement volontariste et durable du secteur énergétique, a été marquée par des présentations portant sur « la Transition énergétique du Maroc », « Les derniers scénarios énergétiques à l'horizon 2050 en Allemagne » et « Les moyens techniques et économiques pour réussir la transition énergétique », entre autres.