Dans le cadre des efforts continus du Maroc pour lutter contre la corruption tant au sein du gouvernement que du secteur privé, la Chambre des représentants marocaine a adopté en mars 2021 un projet de loi visant à renforcer le Conseil national de probité, de prévention et de lutte contre la corruption (INPPLC). Un an et quelques mois après, ces nouvelles mesures, son président Bachir Rachdi esquisse les nouveaux enjeux de l'instance qu'il veut inscrire dans une « nouvelle ère » avec « une dynamique forte ». Avec la nomination des 12 membres du Conseil d'Administration de l'Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC), le Maroc veut inaugurer une nouvelle époque dans la poursuite de la confiance dans les acteurs politiques, a déclaré le président de l'institution, Bachir Rachdi, dans un entretien accordé à Le360. Cette déclaration intervient quelques mois après le dernier classement de Transparency International où le Maroc a perdu une place par rapport à 2020 en se classant 87ème sur 180 nations. Selon Transparancy International Maroc, le score du Maroc de 39/100 reflète les difficultés à lutter contre la corruption. Bachir Rachdi depuis sa nomination par le roi Mohammed VI, le 13 décembre 2018 Président de l'INPPLC tente de donner vie à une démarche globale de restauration de la confiance ou de la transparence dans les relations entre les pouvoirs publics et les différents partenaires économiques et sociaux. Dans sa mission, Bachir Rachdi est actuellement soutenu par une équipe de 12 employés expérimentés et compétents, dont tous sont impliqués dans les différents domaines de leur mission. Fervent partisan des valeurs de « justice » et de « transparence », M. Rachdi s'apprête à accroître l'efficacité des opérations de l'INPPLC. Sa nouvelle approche est claire : mener la lutte contre la corruption dans une « nouvelle ère » avec « une dynamique forte ». Selon Rachdi, il est maintenant temps d'agir. Le temps est désormais venu « d'assurer une cohérence générale ou une convergence des mesures afin d'en accroître l'efficacité. « Avant tout, des priorités doivent être fixées afin d'obtenir des résultats qui se feront sentir dans la vie des citoyens, des acteurs économiques et bien sûr de tous les acteurs de la société dans son ensemble ». Selon le président de l'INPPLC, ce changement de cap pourrait restaurer la confiance afin d'accélérer ou d'intensifier la lutte contre la corruption. Le fait que Rachdi parle avec confiance et plein d'optimisme quant à l'avenir de son organisation, il le doit à des années de travail acharné pour l'existence de cette institution INPPLC. Selon Rachdi, la « phase transitoire » de mise en place de l'instance devrait jeter les bases de son travail, l'élaboration du cadre juridique et l'interaction avec les différents acteurs institutionnels. Selon le président de l'INPPLC, la loi 46-19, entrée en vigueur le 4 novembre 2021, « a créé un cadre dont le contenu est beaucoup plus conforme à l'esprit de la Constitution. Il a élargi la définition de la corruption ou le champ d'action du gouvernement avec de nombreux pouvoirs ou prérogatives ». L'INPPLC a également fait des efforts considérables pour mieux cerner le phénomène de la corruption, améliorer la compréhension de ses pratiques et manifestations, et élaborer des mesures stratégiques pour la prévenir et la combattre, a déclaré le président à Le360. « Nous avons travaillé sur plus de 34 sujets qui sont très importants et qui structurent les projets d'avenir. Nous travaillons également sur un certain nombre de projets qui peuvent amener la relation entre le gouvernement, l'administration, les citoyens et les opérateurs économiques à un niveau de transparence ou de confiance », ajoute-t-il. Cela concerne des sujets tels que la déclaration de patrimoine, l'enrichissement illicite et la protection des informateurs et lanceurs d'alerte en cas de corruption. L'INPPLC entend continuer à travailler sur ces questions. « Nos propositions sont très précises et basées sur l'efficacité des différentes recommandations pour drainer les sources de la corruption », a déclaré Rachdi. Il a souligné que « les travaux sur les questions évoquées seront menés conjointement avec les autorités compétentes ».