L'adoption d'une panoplie de mesures impliquant les acteurs des secteurs public et privé, ainsi que la société civile ont renforcé la lutte contre la corruption. La Constitution de 2011 a érigé, irrévocablement, la lutte contre la corruption au rang de priorité de la société marocaine. S'en est suivie la mise en place d'un arsenal juridique important en l'occurrence la loi n° 113-12 de 2015 portant création de l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption avant que Sa Majesté le Roi Mohammed VI ne procède à la nomination de son président Mohamed Bachir Rachdi, ancien secrétaire général de Transparency Maroc, section marocaine de Transparency International, une ONG internationale ayant pour principale vocation la lutte contre la corruption au niveau mondial. D'autres mesures aussi importantes ont été entreprises dans le sillage de la dynamique de changement notamment les textes relatifs à l'obligation de déclaration de patrimoine, le décret n° 2-12-349 du 20 mars 2013 relatif aux marchés publics, le Code de procédure pénale et la loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux. S'ajoute à cette dynamique la mise en place de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption de 2015. Le président de l'Instance nationale de la probité de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Bachir Rachdi a estimé que l'étude des dernières politiques et des mesures de lutte contre la corruption a permis de constater un décalage entre les efforts fournis et les résultats ressentis et de conclure que l'approche segmentée ne répondait pas aux attentes espérées. En effet, pour des politiques publiques cohérentes qui englobent l'ensemble des aspects aussi bien la prévention, la sensibilisation que les aspects de répression et des actes de corruption, il était nécessaire d'adopter « une approche participative par l'implication du secteur privé, la société civile avec l'ensemble des secteurs gouvernementaux et des institutions nationales concernés », a relevé Rachdi. Selon le président de l'INPPLC, l'instance a proposé une restructuration de la stratégie de lutte contre la corruption sans remettre en cause ses fondements vu qu'elle dispose de tous les ingrédients d'une stratégie bien fondée et construite autour de principes universels.