Cinq nouveaux partis d'opposition en Tunisie ont annoncé leur boycott des élections législatives prévues le 17 décembre prochain, sur la base d'une loi électorale controversée instaurée par le président tunisien Kaïs Saïed. Il s'agit du Parti travailliste, du Parti républicain, du Courant démocratique, al-Qotb et Ettakatol, qui viennent s'ajouter au Front de salut national, une coalition de partis d'opposition qui avait déjà annoncé qu'il boycotterait les législatives avant même la publication de la nouvelle loi électorale. Selon le secrétaire général du Parti républicain, Issam Chebbi, le décret-loi électoral promulgué par Saïed n'est autre qu' »un prolongement du processus amorcé par le Président depuis qu'il a décrété les mesures exceptionnelles et s'est emparé de la vie politique ». Lire aussi : Décret-loi sur la désinformation en Tunisie : la classe politique dénonce une « dérive autoritaire » S'exprimant lors d'une conférence de presse, Chebbi a dénoncé le processus de préparation de ce texte, « élaboré sans concertation avec les partis, les organisations de la société civile ou les instances concernées par le contrôle des élections ». De son côté, le dirigeant du courant démocrate, Mohamed Hamdi, a mis en garde contre « un parlement émietté et parcellisé dont la vocation ultime serait de faire table rase de la vie politique ». « Il suffit de lire les dispositions du décret-loi électoral pour se rendre compte du déséquilibre flagrant entre les différentes délégations ainsi que de la manipulation opérée au niveau de la fusion des délégations », a expliqué Hamdi. La nouvelle loi électorale substitue le scrutin majoritaire uninominal à deux tours au scrutin de liste qui était en vigueur avant juillet 2021. Le nouveau Parlement comptera 161 députés et ses prérogatives seront limitées aux termes de la nouvelle Constitution adoptée en juillet dernier à l'issue d'un référendum largement boycotté.