Regroupés sur l'avenue Bourguiba à Tunis, des milliers de manifestants ont dénoncé le président Kaïs Saïed, que ses adversaires accusent de mettre en place un régime autoritaire. Plusieurs partis d'opposition ont annoncé fin avril la création d'un « Front de salut national » avec le but d'unir toutes les forces politiques pour « sauver » la Tunisie de sa profonde impasse. Des milliers de personnes ont manifesté dimanche 15 mai dans le centre de Tunis contre les politiques de président Kaïs Saïed et aux mesures individuelles qu'il décrète pour redresser la Tunisie, alors que les adversaires du chef de l'Etat dénoncent une dérive autoritaire du pouvoir. Les manifestants, rassemblés sur l'emblématique avenue Bourguiba à l'appel de collectifs anti-Saïed, ont déployé des calicots avec l'inscription « Citoyens contre le coup d'Etat » et scandé des slogans contre ses tendances à isoler les autres composantes de la société civile. Kaïs Saïed, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, est la cible de critiques croissantes non seulement de ses adversaires, mais aussi de la communauté internationale les premiers l'accusent de mettre en place un régime autoritaire et la seconde l'appelle à restaurer la démocratie. Plusieurs partis d'opposition ont annoncé fin avril la mise en place d'un « Front de salut national » avec l'objectif d'unir toutes les forces politiques pour « sauver » la Tunisie. En février, le président a dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour le remplacer par un organe de supervision judiciaire « temporaire » dont il a nommé les membres. Le 22 avril, il s'est arrogé le droit de nommer le chef de l'Autorité électorale, à quelques mois d'un référendum sur des réformes constitutionnelles en juillet et un scrutin législatif en décembre. Et début mai, il a annoncé l'instauration d'un « dialogue national » attendu depuis des mois mais dont il a exclu les partis politiques.