Le discours du Roi Mohammed VI à l'occasion du 23e anniversaire de la fête du Trône définit les priorités économiques et sociales pour la construction du Maroc de demain. Le Souverain a expliqué que la question de la promotion des droits des femmes et du renforcement de leur place dans la société est d'une grande importance, expliquant que l'émancipation et l'autonomisation des femmes marocaines, notamment par l'entrepreneuriat, est un levier fondamental de développement. Afin d'augmenter le taux d'activité des femmes à 26,9%, le Maroc doit créer environ 219 000 nouveaux emplois nets pour les femmes seules chaque année. C'est ce qui ressort du rapport annuel 2021 de Bank Al-Maghrib. En 2021, le taux d'activité des femmes, c'est-à-dire le degré de participation au marché du travail, était d'environ 20,9 %. Il s'agit du deuxième niveau le plus bas depuis 1999, après une forte baisse en 2020 due au Covid-19. Selon le même rapport présenté samedi au roi Mohammed VI, un taux d'emploi moyen des femmes de 33,1% d'ici 2026 nécessite la création de 404 000 emplois annuels nets pour les seules femmes. Cependant, la réalité montre à quel point il est difficile d'atteindre cet objectif, car le rapport BAM montre que l'économie nationale n'a créé au total que 32 000 emplois par an au cours des cinq dernières années, un chiffre qui inclut les deux sexes. → Lire aussi : ONU: Environ 3 jeunes sur 4 n'ont pas les compétences requises pour trouver un emploi Le dilemme de l'intégration des femmes dans l'activité économique a toujours été l'un des plus grands défis de politique sociale et économique du Royaume, car leur exclusion du marché du travail a de très grandes implications sociales, psychologiques et économiques pour les pays en général. Au Maroc, les femmes représentent un peu plus de la moitié de la population, soit 18,2 millions de femmes en 2021, dont environ 13,8 millions sont actives sur le marché du travail. Cependant, la majorité de ces femmes sont peu qualifiées, car 46,1 % d'entre elles sont analphabètes et la plupart d'entre elles ne sont pas représentées sur le marché du travail. Les chiffres montrent que quatre femmes sur cinq en âge de travailler sont inactives. Un pourcentage qui ne cesse d'augmenter malgré l'amélioration du niveau d'éducation des femmes. Une étude antérieure de la Haute Commission de planification (HCP) a révélé que la faiblesse structurelle de l'emploi des femmes est liée aux responsabilités familiales telles que l'éducation des enfants et les tâches ménagères. En 2021, le taux de chômage des femmes à l'échelle nationale était d'environ 16,8%, le taux des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans étant de 41,9% et celui des femmes ayant fait des études supérieures de 32,8%. Par exemple, le rapport BAM souligne que l'amélioration de la participation des femmes au marché du travail continue de dépendre principalement de la fourniture d'un dynamisme économique fort et durable capable d'absorber les flux supplémentaires qui peuvent résulter d'une amélioration du taux d'emploi des femmes, en plus des mesures de soutien et de sensibilisation.