50 ans après la première Conférence onusienne sur l'environnement (Stockholm 1972), le réchauffement climatique accéléré, la perte de l'habitat naturel et de la biodiversité, ainsi que la problématique de la pollution, continuent de constituer une triple urgence planétaire. Cette première conférence de Stockholm, considérée comme le premier sommet mondial sur l'environnement, avait marqué le début des efforts mondiaux visant à protéger la planète, menant à la création du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et de la Journée mondiale de l'environnement. Cette année, la célébration de la Journée mondiale de l'environnement (5 juin) intervient au lendemain de « Stockholm+50 », la Conférence internationale sur l'environnement qui s'est tenue les 2 et 3 juin sous le thème « Stockholm+50 : une planète saine pour la prospérité de toutes et tous – notre responsabilité, notre chance ». Sous le thème #UneSeuleTerre, la campagne de la Journée mondiale appelle à une action collective et transformatrice à l'échelle mondiale pour célébrer, protéger et restaurer la planète. De l'avis des experts et des défenseurs de l'environnement, le climat se réchauffe trop rapidement pour que les populations et la nature puissent s'y adapter, la perte d'habitat et des écosystèmes menace d'extinction près d'un million d'espèces, tandis que la pollution continue d'empoisonner air, terre et eau. Du Sahel à l'Amérique centrale, le changement climatique est cause de déplacement et accroît la vulnérabilité des personnes forcées de fuir, prévient l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), soulignant que le déplacement est l'une des conséquences les plus dévastatrices de l'urgence climatique. D'autre part, selon le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié en février dernier, les changements climatiques d'origine humaine ont des effets négatifs généralisés et engendrent des pertes et dommages pour la nature et les populations. L'augmentation des événements météorologiques extrêmes entraîne des effets irréversibles sur les systèmes naturels et humains, ont prévenu les experts dans ce rapport. Depuis la capitale suédoise, le Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a appelé à l'action face à cette triple crise planétaire causée par l'urgence climatique « qui tue et déplace toujours plus de personnes chaque année », la perte de biodiversité, qui menace « plus de trois milliards de personnes » et la pollution et les déchets, « qui coûtent quelque neuf millions de vies par an ». Intervenant à « Stockholm+50 », le chef de l'ONU a soutenu que toutes les nations devraient faire davantage pour protéger le droit humain fondamental à un environnement propre et sain pour tous, en se concentrant en particulier sur "les communautés pauvres, les femmes et les filles, les peuples autochtones et les générations à venir. Lors du même sommet, la Directrice exécutive du Programme des Nations-Unies pour l'environnement (PNUE), Inger Andersen, a concédé que bien de nombreux accords liés aux défis environnementaux ont été signés depuis 1972, les résultats pratiques restent bien en deçà jusqu'à présent, citant l'iniquité, l'injustice et les "signaux de détresse" de la triple crise planétaire. « Mais nous savons aussi ce que nous devons faire. Et nous savons comment le faire », a-t-elle assuré, évoquant des solutions scientifiques pour des changements transformationnels justes et équitables dans l'économie, les systèmes financiers, les modes de vie et la gouvernance. "Stockholm+50 est une chance pour le monde de s'engager, une fois pour toutes, à réaliser ces transformations », a-t-elle déclaré. Pour ce faire, les options transformatrices doivent être disponibles, abordables et attrayantes pour les gens afin qu'ils puissent prendre de meilleures décisions au quotidien. Si nombre de ces options ne peuvent être mises en place que par des entités plus importantes, telles que les gouvernements, les institutions financières et les organisations internationales, le rôle des individus et de la société civile est tout aussi important dans la défense, la sensibilisation et le soutien des initiatives. Bien qu'il y ait eu des succès dans la protection de la planète depuis 1972, notamment le sauvetage de la couche d'ozone, le SG de l'ONU a souligné que les systèmes naturels de la Terre ne peuvent pas répondre à nos demandes. « Sortez-nous de ce gâchis! » S'est-il exclamé en s'adressant aux participants à Stockholm+50.