Paris – ( Correspondance particulière) La Chambre de Commerce franco-arabe, présidée par Vincent de Reina a reçu ce mercredi 30 mars Mohamed Benchaâboune, ambassadeur du Royaume du Maroc dans le cadre d'un « Petit déjeuner » de travail qui a réuni une centaine de chefs d'entreprises, d'opérateurs et d'investisseurs. Cette rencontre constitue, rappelons-le , la première sortie publique de Mohamed Benchaâboune destinée, entre autres, à présenter lors d'un riche exposé les atouts économiques, diplomatiques, commerciaux, industriels, touristiques et autres que le Royaume offre sur le mode d'une plate-forme inédite. A cette occasion, M. Benchaâboune a plaidé en faveur de la coopération exemplaire entre le Royaume du Maroc et la France, la force des liens entre les deux peuples, leur complémentarité historique, le souci partagé de construire un modèle de partenariat, la politique commune en faveur d'un espace méditerranéen tourné vers la paix, la sécurité et la prospérité. Il s'est fait également l'avocat « pro domo » d'une vision de « coopétivité »qui impliquerait une stratégie de co-développement en Afrique. Voici le texte intégral de son allocution : « C'est avec grand plaisir que je prends part à cette rencontre et me réjouis d'avoir l'opportunité de développer, durant le temps qui m'est imparti, quelques pistes de partenariat France Maroc revisité et redynamisé nous permettant de nous inscrire dans les nouvelles priorités du monde de demain et de jouer, ensemble, un rôle central pour l'axe Eurafricain. « Mais au préalable, je voudrais vous remercier, M le Président, pour avoir organisé cette rencontre à la Chambre de commerce Franco arabe, un espace qui permet aux entrepreneurs, aux hommes d'affaires et aux politiques de se parler, de s'écouter et de partager … L'occasion pour moi de rendre hommage aux créateurs de cette chambre de commerce et de rappeler que la première sortie à l'international a eu lieu en 1974 à Casablanca. Ce monde qui est marqué par la succession des crises, par l'augmentation des incertitudes, par les tensions géopolitiques, les conflits armés et les coups d'Etat. Ce nouveau monde nous interpelle collectivement à plus d'actions en phase avec les ruptures qui en découlent... L'Europe qui voit le retour du tragique à ses portes est en train de préparer sa mue pour être plus politique, plus souveraine, plus écologique et plus digitale. L'Afrique comptera, dans une vingtaine d'années, plus de deux milliards d'âmes. Elle est forte de sa jeunesse et de ses ressources naturelles. C'est le continent où, naturellement, l'Europe devra investir massivement car nos destins sont liés. Ce n'est pas un hasard si l'UE a annoncé au mois dernier, à l'occasion de la visite de Mme Von der Leyen au Maroc et au Sénégal, un plan d'investissement en Afrique de 150 milliards d'euros d'ici 2027. Comme vous le savez, après la crise pandémique et ses conséquences sur les plans économique, financier et social, nous avons eu ces derniers mois une série d'événements au Sahel ; des coups d'état ainsi que la résurgence du terrorisme. Et puis il y a un mois la guerre en Ukraine a éclaté aux frontières de l'Europe, pour la première fois depuis 1945, ce qui va aggraver les tensions inflationnistes, la volatilité des marchés et les cours des produits énergétiques et des produits de base. L'urgence de se préparer à une autre économie souveraine « La mondialisation aidant, tous les pays en subiront les effets notamment, ceux ne disposant pas de pétrole ou de gaz et ceux qui importent les céréales ou encore le soja. D'où, l'urgence de se préparer à une autre économie plus souveraine, moins dépendante des énergies fossiles avec une nouvelle distribution des chaines de valeur. D'où, l'urgence de repenser la place de notre région dans ce nouvel ordre mondial, de dessiner des trajectoires et des lignes force, tout en y intégrant le temps long nécessaire à la gestion des transitions. Ces mutations toucheront nos modes de vie, de production et de gouvernance. Nous devons réfléchir ensemble à une vision plus ambitieuse, portée au sommet de nos Etats, par Sa Majesté le Roi et par le Président de la République, en terme de synergies politiques économiques culturelles entre nos deux pays et en terme de construction d'une zone de prospérité partagée et de positionnement international de la région, de sa stabilité, confortés par une gouvernance fluide et adaptée. Dès lors, il nous appartient de répondre aux questions de fond suivantes : – Que pouvons-nous faire ensemble à hauteur des nouveaux enjeux et de nos responsabilités face aux défis communs régionaux ? – Comment consolider mais surtout explorer de nouveaux instruments et dispositifs de partenariat plus proactifs, explorer d'autres formes de coopération et de Co développement d'une relation qui regorge de potentialités et de promesses de croissance et de développement ? – Comment bâtir cet avenir de coopétition que vous évoquez Mr le Président en unissant nos forces pour passer d'une stratégie défensive (réduction des coûts) à une stratégie conjointe plus « offensive » afin d'être plus innovants et de créer plus de valeur et de se différencier des concurrents ? Pour cet avenir de coopétition, le Maroc dispose de beaucoup d'atouts et d'un fort potentiel ; permettez-moi de rappeler : La position géopolitique et géoéconomique du Royaume hautement stratégique entre l'Afrique et l'Europe. La stabilité politique du Maroc et sa résilience face aux ondes de choc qui traversent la région à laquelle il appartient Son modèle démocratique qui repose sur la Constitution de 2011 et sur des élections organisées tous les cinq ans qui débouchent sur une alternance politique pour gouverner tout en assurant une place de plus en plus importante de la femme (25% des sièges du parlement et 7 ministres sur 24 qui composent le gouvernement) « Une économie ouverte sur le monde, conforté dans un NMD qui esquisse les grandes lignes du Maroc à l'horizon 2035, avec des dizaines d'accords de libre-échange notamment, avec l'UE, les Etats unis, la Turquie et plusieurs pays arabes qui permettent aux produits fabriqués au Maroc d'être exportés à des taux préférentiels vers plus d'un milliard de consommateurs. L'un des outils de cette politique d'ouverture c'est le port Tanger-Med. Situé à 14 km à peine des côtes espagnoles, et sur la voie de passage du commerce maritime mondial Est-Ouest entre l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord, Tanger Med est devenu une plateforme logistique aux portes de l'Europe mais aussi du monde Le Maroc est un pays qui réforme et qui avance vite dans la mise en oeuvre de ces réformes. Je vais vous relater quelques réformes de 2021 : o Réforme fiscale, une loi-cadre a été promulguée. Elle donne de la visibilité aux opérateurs économiques sur les cinq prochaines années et même bien au-delà et s'aligne sur tous les principes de bonne gouvernance fiscale de l'UE « Réforme des EEP qui consiste notamment, à optimiser le portefeuille des entreprises publiques et l'amélioration de leur gouvernance à travers la création d'une agence des participations de l'Etat, visent à augmenter l'impact de leur action sur l'économie et ce, de par le rôle central que joue ces EP en matière d'investissement. Réforme du PPP à travers l'allègement des procédures et l'élargissement du recours aux PPP pour les collectivités territoriales. La finalité étant de réserver une place plus importante à l'investissement privé D'un autre côté, la structure de l'économie marocaine, s'appuyant sur une infrastructure de classe mondiale, a progressivement changé. Elle est en rupture avec l'image prédominante d'une économie dominée par les aléas d'une agriculture prépondérante et par l'exportation de produits primaires. Il s'agit désormais d'une économie tertiarisée où les services représentent 55% de la valeur ajoutée et contribuent fortement à la croissance et à la création d'emplois. Les résultats de cette transformation sont probants et aujourd'hui, l'industrie automobile, l'aéronautique et l'électronique réunis, rivalisent en recettes d'exportation avec celles des secteurs traditionnels (phosphates et dérivés, agriculture ou encore le textile et habillement). Des politiques sectorielles ambitieuses « Depuis le début du règne de Sa Majesté, le Maroc conduit des politiques sectorielles ambitieuses pour diversifier son économie et tirer parti de la mondialisation : Plan Emergence puis plan d'accélération industrielle, Plan Maroc-Vert puis Generation Green, Plan Azur pour le tourisme, Plan Halieutis pour la pêche, Casa Finance City hub africain pour les services financiers. Ces différentes stratégies ont permis de doter le pays de plateformes de production, de logistique et de services financiers aux standards internationaux attirant les investissements étrangers directs (IED) et les entreprises de classe mondiale (Renault, Peugeot, Safran, Boeing, Airbus, etc.). Une nouvelle charte d'investissement dont les principales composantes ont été présentées récemment à Sa Majesté le Roi devra être adoptée incessamment. Elle repose sur des mesures de soutien modulables en fonction des priorités du gouvernement, des territoires et des secteurs. Une politique de verdissement de l'économie et de développement durable qui s'est traduite par une mise en place de plans et de processus qui conjugue le développement avec une approche d'économie verte et de décarbonations. « Aujourd'hui le Maroc parie sur le développement et la croissance avec le soutien de la mobilisation des compétences de sa diaspora et de ses 43 000 étudiants présents en France. Le Maroc parie sur une coopération avec ses partenaires et en premier lieu avec la France à la hauteur des enjeux et des défis de la région. En tenant compte de ces atouts et potentiels, comment explorer de nouveaux horizons pour un partenariat plus ambitieux et plus étroit entre la France et le Maroc ? Dans ce monde marqué par les mutations et d'accélération des changements géopolitiques, écologiques, numériques, il s'agit : * De s'adapter, d'être à l'écoute des besoins et des attentes, d'être, en un mot, en phase d'une réalité en mouvement * D'exploiter pleinement le potentiel d'opportunités qu'offre une jeunesse bien formée, de valoriser notre proximité géographique et culturelle ainsi que nos complémentarités en élaborant, ensemble, une nouvelle stratégie en rupture avec les schémas d'antan * De travailler sur des partenariats gagnant- gagnant pour les entreprises qui considèrent le Maroc non comme un simple marché, mais comme un partenaire, avec transfert de savoir-faire, formation, création d'emplois. Un partenaire pleinement inscrit dans une chaîne de valeur internationale en mettant en connexion les sites marocains, les sites français, les sites africains et européens au bénéfice de tous. * D'ériger la colocalisation en partenariat gagnant-gagnant dans l'espace euro-méditerranéen en mettant en avant les concepts de compétitivité partagée et de coopétition. Comment ? C'est la question qui revient de manière récurrente lors des différents forums France–Maroc avec une réponse esquissée à plusieurs reprises par des ministres parmi lesquels Feu Nicole Bricq qui en 2014 avait déjà résumé les termes de l'équation : Miser sur des partenariats croisés « Le Maroc est une terre de croissance où les entreprises veulent investir et il est aussi un levier de compétitivité pour la France. Nous devons raisonner en termes d'espaces communs euro-méditerranéens qui permettraient aux investissements réalisés au Maroc d'avoir davantage de retombées positives en termes de recherche et développement, en termes de balance des paiements, et en matière d'emplois. Plutôt que de parler de délocalisation, nous devons raisonner en termes de distribution des chaînes de valeur qui renforcent la compétitivité des entreprises et leur permettent de remporter des marchés et donc de créer des emplois. » Pour cela, il faut : * Miser sur des partenariats croisés en multipliant les co-investissements en appui de la coproduction avec ouverture du capital des entreprises françaises à leurs partenaires * Soutenir des écosystèmes composés d'un maillage d'entreprises de PME et TPE et de l'émergence des écosystèmes industriels associant enseignement-formation, transfert de savoirs faire et savoirs techniques * Investir massivement dans la formation de filières comme l'intelligence artificielle, la biotech, le deep-learning, les neurosciences, ... et préparer en nombre suffisant des talents capables de relever les défis dans ce domaine et favoriser l'émergence de startup de part et d'autre de la méditerranée. * S'appuyer sur l'action extérieure des collectivités locales dans ces nombreux domaines tels l'urbanisme-construction, l'eau-assainissement, les transports, le tourisme * Encourager les Filières comme celles des énergies renouvelables, de l'agroalimentaire de l'industrie automobile et de l'aéronautique * D'autre part, la dimension développement durable et décarbonations est une dimension clef et transversale de l'économie de mon pays qui travaille sur une politique très volontariste en matière d'énergies renouvelables, d'efficacité énergétique, d'économie circulaire, de valorisation des déchets, de décarbonations... Tous ces secteurs font l'objet d'une volonté politique très forte, portée au plus haut niveau de l'Etat. (...) Les solutions liées à la question de l'eau, de l'énergie ou de la sécurité alimentaire peuvent être amenées dans le cadre de partenariat public-privé, d'échanges Nord-Sud et d'échanges Sud-Sud. * Encourager des filières comme celle du textile qui reprend des couleurs grâce à une réactivité et à une proximité qui permet d'avoir des délais de livraison très courts, des filières agroalimentaires qui exigent une qualification des hommes et des procédés pour s'adapter à des normes européennes de plus en plus exigeantes. * Passer d'une stratégie défensive à une stratégie conjointe plus « offensive » afin d'élargir nos marchés, de créer plus de valeur pour une prospérité partagée « L'axe « Eurafricain », selon une approche prospective, représente le scénario le plus plausible, d'alliances entre l'Europe et l'Afrique, pour faire face aux défis du Monde multipolaire et concurrentiel. Le Maroc qui dispose d'un réel potentiel de développement à la faveur de sa géographie et de la profondeur historique de sa relation avec l'Europe et l'Afrique, et à la faveur des réformes entreprises est appelé à se positionner au coeur de cet Axe « Eurafricain ». La France qui plaide pour une Europe plus souveraine, plus écologique, plus digitale et plus solidaire a mis en haut de la hiérarchie de ses priorités un nouveau partenariat renouvelé avec l'Afrique. Le Maroc qui a constitué selon les historiens « des siècles durant le coeur battant politique, religieux, économique et commercial de tout l'ouest saharien » est aujourd'hui un acteur économique et politique important en Afrique et demain un hub africain et un partenaire de choix de la France et de l'Europe. « La réorganisation des chaines de valeur internationales , les exigences de lutte contre le changement climatique avec ses effets sur la migration, les évolutions politiques des positions de nombre de pays comme les Etats Unis, l'Allemagne et plus récemment de l'Espagne sur l'affaire du Sahara ont permis au Maroc d'anticiper pour raccourcir les chaines de valeur et faire de la logistique un levier de développement. Le Maroc a ainsi renforcé sa position de hub logistique international au Nord comme en témoignent le développement de multinationales et entreprises . « J'ai en tête , l'exemple de Decathlon, qui en 2017 a ouvert un centre logistique de 20.000 m2 à Tanger Med pour approvisionner le Maroc et plusieurs pays d'Afrique . Cinq ans plus tard, le groupe français a doublé la superficie de son hub et exporte des millions de produits vers le reste du continent : Congo, Côte d'Ivoire, Ghana, Kenya, Sénégal, Afrique du Sud, etc. D'autres distributeurs, tels que 3M, Denim, ainsi que des logisticiens comme DHL, Gefo ou Nippon Express se sont positionnés également dans le Nord du Maroc. Les provinces du Sud ont conféré une nouvelle centralité au Royaume « Au sud du Maroc, le développement des provinces du sud a donné une nouvelle centralité au Royaume. Le port de Dakhla Atlantique, futur hub régional, va dans quelques années repositionner toute la région sur les routes maritimes tout en assurant le développement économique, social et industriel de la région dans tous les secteurs productifs (pêche, agriculture, mines, énergie, tourisme, commerce, industrie manufacturière) Cette réalité historique et géographique renforce la profondeur historique de la relation entre le Maroc, l'Europe et l'Afrique. Dans ce sens les provinces du sud avec la région de Dakhla en pleine mutation ont apporté une nouvelle centralité du royaume. Ces provinces représentent un passage incontournable entre le Maroc et l'Afrique et constitue une porte d'entrée vers l'Afrique de l'ouest. Le Maroc, de par sa politique africaine, sa réinsertion en 2017 au sein de l'UA et son intégration de principe à la CEDEAO et à la Zlecaf, peut jouer un rôle stratégique d'intermédiaire entre l'Europe et l'Afrique. Le pays se positionne comme intermédiaire dans la division internationale du travail. Avec son statut d'Associé avancé dans l'espace euro-méditerranéen et son ouverture sur les pays africains subsahariens, Il joue le rôle de hub. « Ce qui n'est pas une nouveauté car ses politiques de coopération, ses partenariats Maroc–UE ou Maroc–Afrique s'étalent sur plus d'un demi-siècle et doivent être analysés sur le temps long pour une projection dans l'avenir. Cette projection nécessite cependant une nécessaire révision et adaptation aux nouvelles configurations géopolitiques qui intègrent les grands défis : sécurité, lutte contre les changements climatiques, maitrise des migrations, ... Autant de défis qui s'ils sont relevés assureront un véritable développement de l'Afrique, de l'Europe et donneront du sens à cet avenir de coopétition. Coopétition portée par la France et le Maroc deux pays amis et alliés qui ont su développer une singulière et extraordinaire relation, une relation appelée à se renforcer. Une densité der relations exemplaire « Tout y milite pour favoriser et renforcer ce qu'on qualifie « l'Axe Paris-Rabat », un noeud central pour notre région. Le Maroc a fait le choix de l'ancrage au marché européen et bénéficie du Statut avancé. Depuis plus d'une décennie il s'est engagé dans une véritable mutation économique et politique. En partenaire déterminé, il a su se fixer un cap politique et économique et favoriser les tendances qui vont dans le sens du processus de rapprochement avec les normes et réglementations européennes. La densité des relations entre nos deux pays est illustrée par les liens humains, culturels et économiques. Le Maroc abrite quelque 38 groupes français du CAC 40 et constitue, ce faisant, le premier partenaire économique et commercial dans la rive sud-méditerranéenne de la France. De Tanger, le groupe Renault exporte désormais et renforce ses capacités de production, la France participe au programme ambitieux du Maroc des infrastructures, tramways dans les villes de Rabat et de Casablanca, ainsi que le TGV. On ne peut mesurer le partenariat maroco-français qu'à l'aune de plusieurs décennies au cours desquelles France et Maroc ont consolidé un partenariat stratégique exemplaire, au niveau de tous les secteurs d'activité, automobile, aéronautique, pharmacie, recherche, énergie, éducation formation, agriculture et tourisme avec la mise en place de plusieurs pôles d'excellence ..De par sa position de carrefour entre l'Afrique, l'Europe, le Maghreb et le monde arabe, le Maroc constitue, un réel prolongement géostratégique pour la France. Ce n'est pas une clause de style que d'avancer le postulat que la France qui dispose du Plan France 2030 et le Maroc qui dispose du Nouveau modèle de développement peuvent se projeter dans l'avenir et construire ce partenariat triangulaire qui donne ses lettres de noblesse à cette coopération Sud-Sud » L'allocution du président de la Chambre de commerce franco-arabe, Vincent de Reina : « Votre présence M. Benchaâboune ce matin à la CCFA montre tout l'intérêt que nous portons au Maroc. Fin connaisseur de l'économie vous serez un précieux atout pour développer la relation France Maroc et nous dire comment repenser la manière de commercer avec le Maroc .. « Un Maroc qui ne cesse de nous impressionner car nous avons depuis plus de 20 ans suivi les déclinaisons des différents plans sectoriels , le travail de la commission pour le nouveau modèle de développement qui s'est penché sur les défis du Royaume , questions sociales , stress hydrique sécurité énergétique, sécurité alimentaire .. et dernier exemple la gestion du Covid avec son approche sanitaire intelligente, le soutien apporté aux ménages, la réorientation de l'économie pour passer ce moment difficile, une gestion qui a été saluée à l'international notamment par la banque Mondiale » Questions posées au débat : comment mieux travailler pour rayonner ensemble, France et Maroc en Afrique ? Comment agir pour avoir une offre convoitée par les puissances telles que la Chine, l'Inde ou la Russie ? Réponse : « il faut agir en complémentarité, actionner les leviers de chacun et s'appuyer sur les points de force ». Pour l'Afrique il faut impérativement tenir compte des spécificités de chaque pays avec un discours et des actions adaptées ... Concernant la dépendance de nos pays liés à la chaine de valeur , il faut redistribuer , multiplier nombre des acteurs pour réduire le risque : le Maroc se positionne pour capter une partie de la chaine de valeur compte tenu de ses atouts notamment en terme de proximité et de qualité de sa logistique Autres questions sur l'Axe Europe-Afrique , sur le Partenariat public-privé déjà expérimenté par el Maroc et qui intègre aujourd'hui de l'innovation dans ses dispositifs pour trouver le meilleur équilibre en terme d'efficacité. Une série de question sur la formation , la perception du Maroc, sur comment changer le regard , sur l'énergie , sur la coopération décentralisée et l'avenir de nos relations au regard de la crise internationale. »