Le crédit bancaire a connu une légère reprise à 4 pc au cours de l'année 2016, tiré par les concours aux ménages qui ont progressé à 4,1 pc, a affirmé, jeudi à Casablanca, la responsable du département de la supervision bancaire à Bank Al Maghrib, Mme Hiba Zahoui. S'exprimant lors de la présentation de la 13-ème édition du rapport annuel sur la supervision bancaire (Exercice 2016), Mme Zahoui a fait savoir que dans un contexte de faible croissance économique, cette reprise du crédit bancaire a été également soutenue par la reprise des financements bancaires aux entreprises non financières à 3,4 pc après une baisse observée l'année précédente. Parallèlement à cette évolution, le volume des créances en souffrance a évolué à un rythme moindre que celui observé au cours des trois dernières années, induisant un taux de risque de 7,6 pc, contre 7,4 pc en 2015, a-t-elle indiqué, notant que sur le plan prudentiel, l'assise financière des banques a poursuivi sa consolidation, dans le respect des exigences réglementaires transposant le régime des fonds propres de Bâle III alors que le ratio de solvabilité moyen du secteur s'est ainsi amélioré à 14,2 pc pour un ratio de fonds propres de base de 11,5 pc. Le paysage bancaire s'est caractérisé durant l'année 2016, par une extension du réseau à près de 6.300 agences et 6.821 guichets automatiques alors que le nombre de comptes bancaires a atteint 24 millions et le taux de bancarisation s'est établi à 69 pc, a-t-elle relevé. Dans un environnement concurrentiel exacerbé, la marge d'intérêt des banques s'est réduite, impactant la rentabilité des banques, une situation qui a été partiellement atténuée par les revenus dégagés par les opérations de marché et les commissions sur prestations de services, a ajouté Mme Zahoui, précisant que le résultat net cumulé des banques, sur base individuelle, s'est inscrit en retrait de 1,7 pc après une baisse de 6,5 pc l'année précédente. Le résultat net dégagé par les neufs groupes bancaires, sur base consolidée a, pour sa part, enregistré une hausse de 6 pc à la faveur des bonnes performances des activités opérées à l'étranger et des activités non bancaires, souligne la même source. Selon la responsable, Bank Al-Maghrib qui a maintenu une surveillance rapprochée de la qualité des portefeuilles de prêts des établissements de crédit et de leur provisionnement a rehaussé, dans ce cadre, les normes d'octroi de crédit en faveur des contreparties relevant de groupes d'entreprises et engagé une réforme des règles de classification des créances visant à renforcer la résilience des établissements bancaires au risque de crédit. La Banque a également été attentive à la surveillance des activités menées par les banques en dehors du Maroc et renforcé la coordination avec ses homologues à l'étranger, a affirmé Mme Zahoui. Dans le cadre de ses attributions en matière de protection de la clientèle, a-t-elle poursuivi, la Banque a intensifié ses contrôles de la conformité des établissements de crédit au cadre légal et réglementaire y afférent, ajoutant que les banques ont également étendu, sous l'impulsion de Bank Al-Maghrib, la gratuité à 6 services additionnels en sus des 16 services convenus en 2010. Pour ce qui est des préparatifs pour le lancement de l'activité bancaire participative, Mme Zahoui a indiqué que le Comité des Etablissements de Crédit, réuni en novembre 2016, a donné un avis favorable pour l'octroi de l'agrément au profit de cinq banques et trois fenêtres participatives, relevant qu'en parallèle, quatre circulaires régissant cette activité ont été finalisées et ont reçu, pour les trois qui le nécessitent, l'avis conforme du Conseil Supérieur des Ouléma. Le cadre comptable des établissements de crédit a été adapté au regard des spécificités de cette nouvelle activité. Bank Al-Maghrib a également contribué, aux côtés des autorités concernées, à la mise en place des autres composantes nécessaires au démarrage de l'activité, en particulier celles se rapportant à la fiscalité, l'émission de sukuks et à l'assurance takaful, a-t-elle dit. Le cadre réglementaire régissant les futurs établissements de paiement a également été finalisé et publié au Bulletin Officiel au terme du premier trimestre 2017 avec pour objectif de renforcer l'offre des services de paiements électroniques et favoriser le développement de services innovants. Mme Zahoui a expliqué que, s'inscrivant dans l'orientation du Maroc pour la lutte contre le changement climatique, la Banque a œuvré, avec le Ministère des Finances et les autres régulateurs, à l'élaboration d'une feuille de route globale du système financier en faveur d'une finance verte à même de soutenir notre pays dans sa transition vers une économie bas carbone.