Le Maroc, Etat-nation de plus de douze siècles bâti par sa monarchie séculaire grâce à sa double légitimité, spirituelle et temporelle, a continué, paisiblement mais sûrement en 2021, sur son bel élan de développement sur tous les plans en dépit de tous les antagonismes internationaux, de la morbidité de l'économie mondiale et, principalement, de tous les coups bas et autres monomanies d'une poignée de pays bien mal-en-point à tous les niveaux, comme l'Algérie. Aujourd'hui, sur l'ensemble des cinq pays composant ce Maghreb de plus en plus désuni (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie), les indicateurs politiques, économiques et, comme l'exige plus récemment le Covid-19, sanitaires du Maroc sont au vert, grâce notamment (en vulgarisant) à sa stabilité politique louable à tout point de vue, à sa bonne santé économique et au taux élevé de vaccination de la population (23 millions de Marocains complètement vaccinés). L'Algérie, pays pétrolier et gazier frontalier du Maroc, affiche tout le contraire et, en Etat en mal de repères, décuple sa seule stratégie régionale : cliver de plus en plus le Maghreb. Pour ce faire, le régime en place, après avoir échoué avec la Mauritanie, s'est fixé comme objectif de l'année de soudoyer la Tunisie, blessée économiquement et fragilisée politiquement, via ce qu'il sait faire le mieux en ce moment, érigé presque en sport national : vider la banque centrale algérienne de centaines de millions de dollars (300 millions annoncés officiellement pour la Tunisie après les 400 millions remis à Mahmoud Abbas, presque le PIB de Sao Tomé-et-Principe) pour les reverser sous forme de « prêts » dans les caisses des autres. Aucune finalité prononcée « courageusement » en contrepartie de ce simulacre de deal avec les Tunisiens mais tout porte à croire que l'Algérie tente, à coup de dollars, de mettre la Tunisie dans son carcan et faire tourner le rêve maghrébin au cauchemar, si ce ne l'est pas déjà ! En d'autres mots, ce que le Maroc déploie depuis belle lurette sur la scène régionale, comme dernièrement l'accueil à Skhirat et Bouznika des différents rounds des pourparlers libyens, les aides envoyées à la Tunisie et les hôpitaux de campagne qui y ont été inaugurés, l'Algérie, qui n'en a cure de l'humanitaire et de l'humain tout court, le contemple ébahie en sautant comme un cabri (expression du général De Gaulle). Chaque fois donc que Rabat se solidarise avec un pays maghrébin, Alger se « révolte » de la cave au grenier et joue, malheureuse et acculée, la carte de l'argent, de l'argent cannibale (expression de Marc Menant). Des questions d'ordre ontologique méritent, toutefois, d'être posées : comment se fait-il que le peuple algérien, qui voit l'économie de son pays dépendre à 96% des hydrocarbures, qui se met en file indienne pour des patates et qui se plie en quatre pour un litre de lait en poudre, reste-t-il dans l'expectative face aux paniers percés qui le gouvernent et dépensent un argent gagné à la sueur des foreurs et des prolétaires ? Où est passé le hirak algérien qui revendiquait le départ de la bande, de la mafia et des voleurs au pouvoir ? Ceux qui vendent aux Algériens le slogan de l'autarcie économique et politique tout en marchandant avec les pires pays du globe, dépensant sans compter dans l'armement et ternissant davantage l'image du peuple algérien qui se bat maintenant pour la victuaille, ne sont-ils pas tout aussi « mafieux » que leurs prédécesseurs ? Ceux qui ont mis les corrompus en prison pour museler le peuple sont-ils si propres que cela ? Répondre à ces questions relèverait de l'absurde. Pendant ce temps-là, le Maroc se positionne aux yeux de ses amis, de ses alliés et même de ses ennemis comme une puissance régionale sûre de ses potentialités et capable de faire face à tous les défis. Le tout sans rente pétrolière ou bidonnage diplomatique. Le Maroc, comme l'avait dit le Roi Mohammed VI en 2016 à Ryad, « est libre dans ses décisions et ses choix et n'est la chasse gardée d'aucun pays ». Les pays du Maghreb et de l'Afrique, presque tous conscients de cette réalité claire comme l'eau de roche, ont réaffirmé en 2021 leur marche à côté du Royaume et matérialisé leurs engagements. L'Algérie, elle, préfère toujours jouer les riches, même quand elle n'a pas le sou.