Le Directeur de l'ONUSIDA-Maroc, Dr. Kamal Alami, a indiqué que les inégalités sont à la base de tous les problèmes qui existent en matière de lutte contre les pandémies, notamment celle du VIH. « Il existe ainsi des inégalités en matière d'accès aux services, notamment pour la population en situation de vulnérabilité, et aux programmes de protection sociale. On peut noter aussi des inégalités entre hommes et femmes qui peuvent causer beaucoup d'infections VIH« , a indiqué M. Alami dans un entretien à M24, la chaîne d'information en continu de la MAP, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida. Le responsable onusien a jugé « impossible » de lutter contre les pandémies sans lutter contre les inégalités, tout en rappelant l'exemple de la pandémie de la COVID-19, ayant fait preuve de plusieurs disparités en matière d'offre des vaccins, où « les pays les plus pauvres, notamment les pays de l'Afrique subsaharienne, ont eu un accès très faible aux vaccins anti COVID-19, comparativement aux pays riches« . → Lire aussi : La lutte contre le VIH passe par un accès aux soins « sans stigmatisation » Dans la même lignée, le responsable a révélé que ces inégalités concernent également le personnel de santé, notant qu' « uniquement un personnel de santé sur dix a bénéficié du vaccin contre la COVID-19 dans les pays pauvres contre huit sur dix dans les pays développés« . Par ailleurs, Kamal Alami a mis l'accent sur la nécessité de lutter contre la violence contre les femmes et d'améliorer l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive afin de réussir la riposte au VIH. A cet égard, l'expert a mis en relief l'importance d' « intégrer la production locale des médicaments ainsi que d'accorder le soutien nécessaire au personnel de santé dans les programmes de lutte contre le VIH et les autres pandémies afin de réussir la lutte contre ces différents types de disparités et réaliser l'objectif mondial de mettre fin au Sida à l'horizon 2030« . La Journée mondiale de lutte contre le Sida met l'accent cette année sur les inégalités, notamment celles liées à la stigmatisation et la discrimination auxquelles les personnes vivant avec le VIH se trouvent obligées de faire face. Les dernières statistiques mondiales sur le VIH montrent qu'en 2020, pas moins de 37,7 millions de personnes vivaient encore avec ce virus, 1,5 million de personnes (dont 53% des femmes et filles) sont devenues nouvellement infectées et 680.000 autres sont mortes de maladies liées au Sida.