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Dialogue national en Tunisie: une nouvelle pomme de discorde
Publié dans Maroc Diplomatique le 16 - 11 - 2021

Pour sortir la Tunisie d'une crise multidimensionnelle qui ne cesse de perdurer, un mot revient sur toutes les bouches, la nécessité d'organiser, à nouveau, un dialogue national.
Il s'agit d'un sésame qui a prouvé en 2013 son efficience, sauvant le pays d'une véritable implosion permettant un aboutissement heureux de la transition démocratique du pays et l'organisation d'élections, fin 2014, saluées par la communauté internationale.
Pour cette raison évidente, plusieurs partis politiques, organisations nationales et personnalités multiplient les appels pour un dialogue national qui devrait concourir à sauver le pays d'une grave impasse. Un dialogue qui serait la réplique de celui organisé en 2013 par un Quartet (formé d'organisations nationales) qui lui a valu de recevoir en 2015 le prix Nobel de la paix.
Aujourd'hui, le Président tunisien Kaïs Saïed voit les choses autrement et ne semble pas accorder une attention particulière à cette solution.
Dans le contexte post 25 juillet 2021, qui a conduit au gel du parlement, au limogeage de l'ancien chef de gouvernement et à l'entrée en vigueur de mesures exceptionnelles, le scénario tant désiré ne sera pas certainement reproduit.
Pour le président tunisien, le dialogue qu'il entend favoriser aura une autre coloration, une autre organisation et d'autres protagonistes.
→ Lire aussi : L'austérité face à l'incertitude en Tunisie
La donne a complètement changé et ceux qui, par le passé, avaient un poids prééminent sur la scène politique, se trouvent actuellement sur la défensive et risquent d'être mis à l'écart de tout processus qui concerne l'avenir du pays.
Avec la levée de l'immunité parlementaire sur les élus, la présentation devant la justice de députés, d'anciens ministres et de hauts cadres, certains partis comme « Ennahdha » (islamiste), en prise avec des divisions internes, se trouvent exclus de facto. Idem pour l'autre parti islamiste radical « El Karama » de Seif Eddine Maklouf, actuellement en prison.
La liste des indésirables risque d'être encore longue tant les prérequis exigés par le chef de l'Etat sont difficiles à remplir par un paysage politique en décomposition.
Tout en acceptant l'idée d'organiser ce dialogue, réclamé par la puissante centrale syndicale, l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) depuis maintenant plus d'un an, le président Saïed a fixé le cadre et les exigences.
Pour lui, « un dialogue national sincère et honnête sera lancé, auquel les jeunes participeront sur l'ensemble du territoire tunisien et qui sera totalement différent des expériences précédentes. »
Il portera sur différents sujets, dont le régime politique et le système électoral, se déroulera selon un calendrier convenu, et dans le cadre de nouveaux mécanismes, formules et perceptions qui permettront de définir des propositions dans le cadre d'une conférence nationale.
Contrairement à 2013, ce dialogue ne réunira pas tous les acteurs politiques et représentatnts de la société civile.
Pour le président tunisien, ce processus « n'inclura pas ceux qui sont impliqués dans des affaires de spoliation de biens de l'Etat ».
Le message est adressé essentiellement à « Ennahdha » et dans une moindre mesure au parti « Qalb Tounes » (son allié), accusés notamment d'avoir bénéficié de financements étrangers lors de la campagne électorale de 2019.
Sur ce plan, les dés semblent jetés et certains partis se trouvent d'entrée de jeu hors du périmètre de ce débat national.
A ce sujet, le président Saïed semble à la fois déterminé, soutenant « Comment peut-on dialoguer avec ceux qui ont fait main basse sur des institutions de l'Etat ? » et résolu en menaçant de les poursuivre en justice.
Pour la forme, ce dialogue de type nouveau se déroulera essentiellement sur le net. Il a été décidé ainsi de créer, dans les plus brefs délais, des plateformes virtuelles dans toutes les délégations du pays, pour permettre au peuple tunisien et surtout aux jeunes, de participer à un véritable dialogue national.
D'ores et déjà, ce processus dont tout le monde attend les tenants et les aboutissants, semble avoir du plomb dans l'aile.
Tout en suscitant des réactions contrastées, ses modalités restent entourées d'un grand flou ainsi que son déroulement et les parties appelées à y prendre part.
Pour Yassine Fathalli, fondateur du mouvement l'Alliance civile des jeunes pour soutenir la démocratie, l'initiative de Saïed, d'inclure les jeunes dans ce dialogue national, permettra à cette tranche sociale de de pouvoir être écoutée, et participer à la construction de son avenir.
Néanmoins, beaucoup craignent l'instrumentalisation de la participation des jeunes dans ce dialogue et se demandent si les coordinations ayant soutenu M. Saied durant sa campagne électorale, seraient les uniques parties prenantes ou on ira vers la diversité des opinions.
L'UGTT se trouve actuellement dans l'expectative et ne semble pas encore détenir toutes les ficelles. C'est pour cela que dans un récent communiqué, elle a exigé du président Saïed la clarification des objectifs, des mécanismes et des mesures liés au dialogue national qu'il avait annoncé.
Le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Tabboubi est allé jusqu'à déclarer que la centrale syndicale refuse que le dialogue national se déroule sous l'égide des « comités populaires ».
En même temps, plus de 70 personnalités nationales appartenant à divers courants politiques ont cherché à faire entendre leur voix.
En signant une déclaration, ils ont considéré que la réforme du système politique, de la loi électorale ou de la justice doit se faire à travers un dialogue global qui fixe les orientations et les mécanismes d'un retour à la légitimité constitutionnelle.
Ils soutiennent qu'ils demeurent mobilisés « pour défendre la démocratie et le retour à la légalité constitutionnelle dans le cadre d'une démocratie représentative qui garantit la séparation des pouvoirs et préserve les droits et les libertés ».
L'autre voix discordante est venue de la présidente du parti destourien libre, Abir Moussi qui a manifesté son opposition au dialogue proposé par le président tunisien qui, selon elle, prend la forme d'un référendum électronique.
Pour elle, ce dialogue s'apparente à une simple couverture derrière laquelle M. Saïed cherche à se cacher en vue de réaliser ses objectifs personnels et de mettre en œuvre son projet politique.
Dès lors, fait-elle savoir, le peuple est aujourd'hui prêt à exercer son droit à la souveraineté via des élections anticipées organisées dans les délais prévus par la constitution.
A l'inverse, le secrétaire général du Mouvement Echaâb, Zouhair Maghzaoui continue à apporter son appui inconditionnel au président tunisien.
Tout en soutenant l'initiative du dialogue national il exprime son refus catégorique de la participation d'Ennahdha et de ses alliés à ce processus, arguant que le parti islamiste et ses alliés sont à l'origine de tous les maux dont souffre actuellement le pays.


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