Au lendemain de manifestations contre le pass sanitaire qui ont rassemblé près de 240.000 personnes à travers l'hexagone, le gouvernement français a annoncé des « assouplissements » à l'extension de ce dispositif controversé qui entrera en vigueur à partir de lundi. Le pass sanitaire, déjà appliqué depuis le 9 juin pour les salons, les foires, les arènes, les stades, les festivals et les concerts, est devenu obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux de loisirs ou de culture où la jauge atteint les 50 personnes. A partir de ce lundi, et suite à la validation du Conseil constitutionnel, le pass sanitaire, qui prend la forme d'un QR code témoignant d'un schéma vaccinal complet, de la négativité d'un test Covid-19 ou du rétablissement de la maladie, deviendra obligatoire pour se rendre dans les restaurants, bars, ou cafés, et pour se déplacer en trains, car et avions de longue distance. Dans une interview dimanche au journal Le Parisien, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé des « assouplissements » dans l'application de ce dispositif. Désormais, « un dépistage négatif sera valide 72 heures et non plus 48 heures pour les non-vaccinés », a déclaré le ministre. « Il sera également possible d'effectuer des autotests supervisés par un professionnel de santé, en plus des tests antigéniques et PCR. Eux aussi seront valables 72 heures », a indiqué le ministre, soulignant que le pass ne sera pas demandé pour une visite chez un médecin généraliste. En revanche, a-t-il dit, « dans les hôpitaux, il le sera mais en aucun cas il ne devra être un frein pour accéder à des soins utiles et urgents ». Le ministre français de la Santé s'est par ailleurs dit confiant quant à l'objectif de 50 millions de primo-vaccinés d'ici la fin août. « Nous réalisons actuellement entre 300.000 et 400.000 primo-injections par jour, et nous sommes déjà à plus de 44 millions. Nous nous attendons à un creux au cœur du mois d'août mais l'objectif de 50 millions de primo-injections faites à la fin du mois, soit plus de 85% des 58 millions de Français vaccinables, devrait être atteint », a-t-il affirmé. Selon le ministre, le pass et la progression de la vaccination devraient éviter d'autres couvre-feux et confinements» comme dans les départements ultramarins où la situation est devenue « plus qu'inquiétante », en raison d'une faible couverture vaccinale. Face à une quatrième vague épidémique et la pression qu'elle induit sur le système hospitalier, il a indiqué que « nous allons devoir déprogrammer, en Métropole, des soins et appeler du personnel en congés, rouvrir en urgence des lits de réanimation » dans les départements du sud les plus touchés, en précisant que des transferts des malades vers d'autres régions étaient également en préparation. Par ailleurs, rapportent les médias locaux, un Conseil de défense sanitaire se tiendra mercredi par visioconférence. Il devra examiner l'injection d'une troisième dose de vaccin aux personnes les plus vulnérables, comme annoncé récemment par le Président Emmanuel Macron.