Les incontestables succès du Maroc (retour à l'Union africaine, ouverture de consulats étrangers au Sahara marocain) en relation avec le dossier du Sahara marocain s'expliquent par plusieurs raisons. Il y a d'abord l'effondrement des régimes totalitaires communistes qui prive le régime algérien, seul vrai responsable de ce conflit artificiel, de ses anciens alliés marxistes car de plus en plus de peuples revendiquent leur libération face aux Etats voyous qui ont soutenu le séparatisme. Il est notable que ne reste que des régimes aussi méprisables que la Corée du Nord, le Venezuela, l'Iran et quelques autres pour soutenir l'aventurisme algérien. Et même dans ces Etats, le peuple, qui ne pense qu'à survivre et à trouver du pain, se désintéresse totalement des agitateurs séparatistes. Ensuite, il y a le fait que le Royaume – fort de l'unanimité sur la question nationale – a une vision claire et précise qui tranche évidemment avec les pantalonnades et les hypocrisies de ses adversaires Enfin, et surtout, il y la détermination de la politique marocaine inspirée par la monarchie qui a un cap précis. Ce cap est l'intérêt national dont le Roi est le meilleur garant. Les Etats-Unis reconnaissent la marocanité du Sahara Il est indéniable que la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité des territoires sahariens est un fait majeur car il s'agit de la reconnaissance sans ambiguïté des droits du Maroc par la plus grande puissance du monde. Désormais plus rien ne pourra être comme avant et la communauté internationale a le choix entre nier l'évidence ou admettre la marocanité sur Sahara. Je souhaite pour ma part, qu'elle fasse enfin montre de courage sur ce dossier artificiel qui n'est qu'un triste reliquat de la guerre froide. En tant que citoyen français, j'émettrais cependant le regret que la France n'ait pas été la première grande puissance à reconnaitre cette marocanité alors qu'elle a toujours été du côté du Maroc depuis 1975. Il y a des moments où il faut savoir sortir du mélimélo de l'en même temps et faire des choix précis. Mais cela demande du courage... Pour ce qui concerne les Etats-Unis, on ne voit pas comment l'administration Biden qui a succédé à celle de Donald Trump pourrait revenir sur la parole des Etats-Unis sans ridiculiser ce pays. Le président Trump avait déclaré que « la proposition sérieuse, crédible et réaliste du Maroc sur le plan d'autonomie est la seule base pour une solution juste et pérenne afin d'assurer la paix et la prospérité ! ». C'est l'évidence même et elle doit s'imposer à tous les Etats sérieux. → Lire aussi : Une clef pour comprendre le Maroc : Mohammed VI de Charles Saint-Prot Je ne pense pas que Biden se donnera le ridicule de changer de politique sur ce point, d'autant qu'il est attaché à ce que Rabat entretienne des liens avec l'Etat israélien, chose qui serait naturellement remise en question si les Etats-Unis modifiaient leur position sur la marocanité du Sahara. Tout le problème est de servir la cause de la paix et de la stabilité régionale, aussi bien au Sahara qu'en Palestine où le Roi Mohammed VI a rappelé que la paix passe par la création de deux Etats viables avec Jérusalem-est comme capitale de la Palestine, ce qui est précisément le plan arabe de paix sur la table depuis des lustres. Il faut espérer que le nouveau gouvernement israélien s'investira davantage pour la paix entre les deux peuples et comme me disait Yasser Arafat jadis que les Israéliens trouveront un de Gaulle pour faire la paix. En tout cas il est raisonnable de penser que la reconnaissance de la marocanité du Sahara par Washington ne sera pas remise en cause par le nouveau président Joe Biden. La détermination du Royaume Dans plusieurs incidents récents de relations étrangères, notamment l'affaire "Benbattouche" (Brahim Ghali) avec l'Espagne, la diplomatie marocaine semble avoir changé de peau et devient de plus en plus agissante et intransigeante sur la question du Sahara. Cela marque la détermination du Royaume De récents événements – avec le régime de François Hollande, avec l'Allemagne et maintenant avec l'Espagne – ont démontré que le Maroc ne se laisse pas insulter et mépriser. C'est un principe de droit internationale, qui découle des traités de Westphalie, selon lequel la souveraineté des Etats et leur dignité doivent être préservées. Lorsque certains dirigeants, comme Pedro Sanchez, se croient revenus au temps du protectorat, il convient de leur rappeler avec force les droits imprescriptibles des nations. C'est ce qu'a fait le Royaume du Maroc dont la position n'a pas varié depuis 1975 car il s'agit d'une cause nationale de la même nature que celle de l'Alsace -Lorraine qui fut occupée par l'Allemagne. Il est sûr que tout ce qui peut rappeler le droit sacré des Etats est utile. Je tiens à préciser que le différend n'est pas entre le Maroc et l'Espagne, mais avec le seul régime socialo-gauchiste de Pedro Sachez qui ne gouverne qu'avec l'appui des ultragauchistes de Podemos et des séparatistes catalans. Sanchez a choisi de privilégier l'idéologie socialo-gauchiste sur la raison ; il paiera le prix de s'être aligné sur l'Etat voyou et sans aucune crédibilité qui tire les ficelles du pantin Polisario. Il faut refuser toute européisation du différend. Le régime de Sanchez est malhonnête de chercher à impliquer l'Union européenne dans un contentieux qui n'est que bilatéral et qui concerne le territoire marocain du Sahara. Bien entendu certains groupes parlementaires gauchistes ou des membres de l'eurocratie bruxelloise sont tombés dans le piège comme le Vice-Président de la Commission européenne qui a avancé que « personne ne peut intimider ou faire chanter l'Union européenne ». Or, ce n'est pas le problème. Le problème est celui de l'ambiguïté de la position de Sanchez à l'égard de la cause marocaine. De fait, le régime espagnol porte toute la responsabilité de la crise. Le gouvernement socialiste espagnol tente de faire croire qu'il s'agit d'une question migratoire, mais il s'agit bien de la complicité entre ce pouvoir et le régime néo-communiste algérien car le Polisario n'est que le pantin d'Alger. De fait le régime espagnol s'enfonce dans le déni. Il s'est laissé piéger par l'Algérie et ne veut pas le reconnaitre. Pour qui concerne l'Union européenne, il est temps de sortir de son ambiguïté et de prendre résolument position. Les Etats, dont le gouvernement français en premier lieu, doivent être plus courageux en réaffirmant nettement les droits du Maroc sur son Sahara, comme l'on fait de nombreux Etats dont les Etats-Unis qui ont ouvert un consulat à Dakhla. La défense de la zone de Guergarate Bien sûr, le Maroc doit faire face à l'acharnement de ses ennemis. On sait que le régime algérien -aux abois- actionne son pantin du Polisario pour provoquer des incidents, notamment dans la zone de Guergarate. Ces provocations sont régulièrement dénoncées par l'ONU car elles sont contraires au droit international. Afin de protéger son territoire, le Maroc a mis en place un mur en retrait de la frontière et il a volontairement établi une zone tampon qui a reçu l'assentiment de l'Organisation des Nations Unies. Comme le souligne le président du conseil scientifique de l'OEG, le juriste international Jean-Yves de Cara, « le maintien de la sécurité ou, simplement, de la tranquillité publique dans la zone peut justifier une action limitée pour rétablir l'ordre ». L'intervention des FAR a eu pour objet de maintenir « le caractère neutre et pacifique de la zone placée sous le contrôle de la Minurso et garantir la circulation sur un axe de communication international ». Le bien-fondé juridique de la défense de la zone tampon de Guergarate au Sahara marocain est donc indéniable et il faut féliciter les FAR d'avoir agi avec efficacité et discernement. Elles ont, une fois de plus, démonter leur parfait professionnalisme. L'autre ingrédient du succès marocain dans cette affaire est la volonté du Roi de préserver à la fois les intérêts vitaux du Maroc ; d'assurer la sécurité d'une route internationale et de préserver autant que faire se peut la paix et la sécurité régionale. C'est véritablement une chance pour le Maroc, et pour toute la communauté internationale, d'avoir à Rabat un pouvoir responsable et respectueux du droit. Cette lucidité du pouvoir royal me fait penser à ce que me disait Feu le Roi Hassan II : « Quand il y a un ennemi déraisonnable, il faut être sage pour deux ». *Dr Charles Saint-Prot Directeur général de l'Observatoire d'études géopolitiques Il a notamment publié Mohammed VI, ou la monarchie visionnaire aux éditions du Cerf à Paris