La justice tunisienne a ouvert une enquête contre le parti Ennahdha, son allié Qalb Tounes et la formation Aïch Tounsi, pour une affaire de financement étranger de leurs campagnes électorales en 2019, a indiqué mercredi le porte-parole du parquet Mohsen Dali. Cité par l'agence tunisienne de presse TAP, le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis 1 et du pôle judiciaire économique et financier, Mohsen Dali a précisé que le ministère public près du pôle a entamé, depuis les deux premières semaines de juillet, l'examen de plusieurs dossiers qui concernent le mouvement Ennahdha, Qalb Tounes et l'association Aich Tounsi en lien avec des contrats de lobbying. L'accusation adressée aux deux partis Ennahdha et Qalb Tounes et à l'association Aich Tounsi concerne « l'obtention de financements étrangers pour la campagne électorale et l'acceptation de fonds dont l'origine est inconnue pour financer la campagne électorale », a fait savoir M. Dali. → Lire aussi : Tunisie : le président Kaïs Saïed limoge des ministres du gouvernement Hichem Mechichi Selon la même source, une enquête a été également ouverte sur l'Instance Vérité et Dignité (IVD), l'Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) et la compagnie aérienne Tunisair. En ce qui concerne l'IVD, une enquête a été ouverte durant la même période pour « suspicion de fraude, faux et usage de faux, obtention d'avantage indu et préjudice causé à l'administration en lien avec le contenu du rapport de l'IVD sur la Banque franco tunisienne (BFT) », a expliqué M. Dali. Pour l'INLUCC, une enquête est ouverte pour « mauvaise gestion de fonds » durant la période où Chawki Tabib présidait l'instance, a ajouté la TAP. Selon Mohsen Dali, le parquet a ouvert aussi une enquête pour « suspicion de corruption dans l'acquisition de moteurs d'avions » suite au dossier transféré par le ministère du Transport à la justice sur fond du rapport de l'inspection générale du ministère. Le rapport concerne la période au cours de laquelle Elyes Mnakbi était PDG de Tunisair. Cette annonce intervient trois jours après la suspension, dimanche soir par le président Kais Saied, du Parlement durant 30 jours et le limogeage du chef du gouvernement Hichem Mechichi.