La Commission européenne a présenté, mercredi, une nouvelle stratégie visant à renforcer la lutte contre la criminalité organisée dans l'UE, axée notamment sur le renforcement de la coopération policière et judiciaire et la mise en œuvre de moyens d'action modernes face aux évolutions technologiques. Cette stratégie vise également à lutter contre les structures criminelles et les formes de criminalité hautement prioritaires, ainsi qu'à éliminer les profits générés par la criminalité, indique un communiqué de l'exécutif européen. Selon la même source, la nouvelle stratégie de lutte contre la criminalité de l'UE propose des outils et des mesures à utiliser au cours des cinq prochaines années pour désorganiser les modèles économiques et les structures des organisations criminelles par-delà les frontières, tant en ligne qu'hors ligne. « Les organisations criminelles ont de plus en plus recours aux nouvelles technologies et saisissent toutes les occasions pour développer leurs activités illégales, en ligne ou hors ligne. (…) Cela démontre l'importance des efforts que nous déployons pour lutter contre la criminalité organisée par-delà les frontières. La stratégie présentée aidera à frapper ces criminels à l'endroit le plus sensible, en mettant à mal leur modèle économique qui se nourrit de l'absence de coordination entre les Etats », a déclaré Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne chargé de la promotion du mode de vie européen, cité dans le communiqué. De son côté, Ylva Johansson, commissaire européenne aux affaires intérieures, a relevé que les groupes criminels se sont rapidement adaptés à la pandémie de Covid-19 en transférant leurs activités en ligne et en vendant des médicaments contrefaits ou inexistants. « Nous avons déjà détecté des tentatives d'escroquerie portant sur la vente de plus de 1 milliard de doses de vaccin », a-t-elle fait savoir. Selon Mme Johansson, la nouvelle stratégie européenne de lutte contre la criminalité organisée consiste en un programme sur 5 ans visant à renforcer les services répressifs européens dans le monde physique comme dans le monde numérique. « Avec les mesures que nous proposons, nous passerons d'une coopération policière occasionnelle à des partenariats de police permanents, et nous suivrons les circuits empruntés par l'argent pour arrêter les criminels dans le cadre d'enquêtes financières », a-t-elle ajouté. D'après la Commission européenne, les groupes criminels organisés actifs en Europe participent à toute une série d'activités criminelles dominées par le trafic de drogue, la criminalité organisée contre les biens, la fraude, le trafic de migrants et la traite des êtres humains. En 2019, les recettes d'origine criminelle dans les principaux marchés criminels s'élevaient à 139 milliards d'euros, ce qui correspond à 1 % du produit intérieur brut de l'Union européenne.