Cinq pays européens de Méditerranée, Chypre, Espagne, Grèce, Italie et Malte, «en première ligne de réception» des migrants, se sont entendus samedi pour élaborer des «propositions communes» sur le nouveau pacte migratoire européen. La Grèce, l'Italie, Malte et l'Espagne ont déjà déclaré à la Commission européenne qu'un nouveau pacte proposé sur les migrations et l'asile ne partageait pas assez largement le fardeau des migrants arrivant en Europe. «Nous réitérons notre ferme plaidoyer en faveur d'un véritable équilibre nécessaire entre solidarité et responsabilité, car dans sa forme actuelle le Pacte ne rassure pas suffisamment les Etats membres de première ligne», indique la déclaration commune publiée samedi. La réunion d'Athènes intervient une semaine avant le sommet européen des 25 et 26 mars consacré aux relations UE-Turquie. Le mécanisme de renvoi de migrants a été déjà abordé dans le cadre de l'élaboration du « nouveau pacte sur la migration et l'asile » présenté par la Commission européenne en septembre 2020. Selon l'UE, la coopération avec les pays d'origine des migrants passe aussi par l'aide au développement, les investissements, le commerce et une meilleure organisation des voies d'immigration légale. Il y a une semaine, la commissaire européenne Ylva Johansson, chargée des questions migratoires, avait estimé qu'il était «urgent» de définir avec les Etats membres une liste de pays avec lesquels engager en priorité des négociations pour «améliorer la coopération» sur les «réadmissions» de migrants. Conscient que certains pays, principalement des Etats de l'Est de l'UE, s'y opposent, le nouveau pacte propose qu'ils versent plutôt des fonds pour aider les autres à accueillir des demandeurs d'asile. Les ministres qui se sont rencontrés dans un hôtel de Vouliagmeni, une banlieue balnéaire d'Athènes, ont été rejoints par le vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. «Le nouveau pacte devrait inclure des améliorations de base», a déclaré M. Mitarachi dans un communiqué. Il a ajouté qu'«il y a un manque d'équilibre entre les obligations des pays de première réception et le mécanisme incertain de solidarité du reste de l'UE». Fernando Gomez, ministre espagnol de l'Intérieur, a souligné l'importance d'une coopération européenne efficace avec les pays tiers, à savoir les pays d'origine des migrants et ceux qu'ils traversent en route vers l'Europe, «comme la formule la plus efficace de prévention des migrations illégales». La nécessité d'un mécanisme de rapatriement coordonné par la Commission européenne a également été soulignée par la ministre italienne de l'Intérieur Luciana Lamorgese, tandis que le ministre maltais de l'Intérieur Byron Camilleri a déclaré que «malheureusement, la relocalisation des migrants des premiers pays d'accueil reste dans une large mesure volontaire». Le ministre chypriote de l'Intérieur Nikos Nouris a quant à lui accusé la Turquie d'«activité provocatrice organisée et systématique» à l'égard des migrants. Toujours réticent à reprendre les exilés, Ankara utilise souvent la question migratoire pour faire pression sur l'Europe et demander plus d'aide financière pour les plus de 3,5 millions de réfugiés sur son territoire.