Mémoires d'un nationaliste marocain sauvés de l'oubli    Abdelmadjid Tebboune accuse Boualem Sansal de collusion avec Xavier Driencourt après un dîner entre les deux hommes    Football : La semaine folle de Osame Sahraoui avec le LOSC    Algeria : Tebboune seeks closer ties with Trump    Tebboune : «The Sahrawis are asking for weapons, but we are not giving them»    The number of unemployed people in Morocco exceeds 1.6 million    Algérie : Tebboune courtise Trump    Somalie: Des figures de Daech tuées dans des frappes américaines    Sahara : La propagande algérienne se livre à la désinformation pour dissimuler le soutien belge au plan d'autonomie    Marathon de Murcie : Victoire des Marocains Bilal Marhoum et Mustapha El Aziz    Liga. J22: Le Real battu, l'Atlético réduit l'écart en attendant la réaction du Barça cet après-midi !    Lig1. J20 : Sahraoui MVP de ''Lille-Saint Etienne '' !    PL. J24/ Arsenal-City: Le Match de ce dimanche 2/2/2024 !    La ministre santoméenne des AE s'informe de la dynamique de développement à Laâyoune-Sakia El Hamra    Tebboune : «Les Sahraouis réclament des armes que nous nous préservons de leur donner»    Office des changes : la facture énergétique diminue de 6,5% en 2024    Bulletin d'alerte : Chutes de neige et fortes pluies localement orageuses dans plusieurs provinces    Tanger : Arrestation de trois chinois pour cybercriminalité et piratage d'appels    Festival du Livre Africain : Clôture d'une édition au service du rayonnement de la littérature africaine    Hoba Hoba et l'AS FAR (suite et fin)    MAGAZINE : Les disparus de 2M, gratitude embuée    Maroc : première livraison imminente des hélicoptères Apache par voie maritime    Le Maroc prépare un registre national cadastral des mines pour renforcer la souveraineté nationale sur les ressources naturelles    L'Association arabe de la Culture sportive décerne le Prix d'appréciation 2024 à Lekjaa    Le Brésil face au Paraguay pour l'organisation des Jeux panaméricains de 2031    Le Canada va contester les droits de douane de Trump devant l'OMC    Washington annonce la suspension de son aide à l'Afrique du Sud et exige une enquête sur les violations des droits humains    Le sénateur américain Joe Wilson adresse un avertissement à Kais Saïed : Ton destin sera similaire à celui de Bachar al-Assad    La Chine dénonce les nouvelles taxes américaines sur ses importations et saisit l'OMC    Xi Jinping inspecte la province du Liaoning et adresse ses vœux de fête à l'approche du Nouvel An chinois    Caravane socio-médicale : La Méd'Ociation s'engage pour la santé des populations rurales    Portées disparues à Londres, les deux adolescentes marocaines retrouvées    Maroc : la justice approfondit son enquête sur un réseau présumé de falsification de certificats médicaux    Semaine Eco-EP47 : Akhannouch au Parlement ; Bilan réforme de l'éducation ; jeunesse du RNI ; CNI    Marchica Med à la recherche d'investisseurs privés    Le projet de la plus longue liaison électrique au monde entre le Maroc et la Grande-Bretagne : Londres reconnaîtra-t-il la souveraineté marocaine sur le Sahara ?    Cristina... Une Espagnole voyage au Maroc pour récupérer son téléphone volé à Madrid, et la police marocaine le lui rend en moins d'une heure    Hamza Hraoui prépare le lancement de son cabinet de lobbying sur le continent depuis Casablanca Finance City    Les Marocains brillent en Europe : Bakraoui, Saibari, El Hilali et Ounahi décisifs    Dépôts bancaires : Hausse de 3% en décembre, effet cash déclaré visible    Régularisation fiscale : 127 milliards de dirhams déclarés, parmi lesquels 77 milliards non traçables    Le journal espagnol La Razón : L'armée algérienne a tiré sur de jeunes Sahraouis qui prospectaient de l'or    Signature d'un mémorandum d'entente pour renforcer la coopération entre Tanger et Al-Qods    Diaspo #374 : Mohamed Bouzia, une migration au Pays-Bas à travers le journalisme    Le Cinéma marocain à l'honneur au Festival International du Film de Dublin    Le journaliste Ayoub Errimi n'est plus, le monde médiatique en deuil    Ouverture des inscriptions pour la 2e édition du programme « Berklee at Gnaoua and World Music Festival »    Cinéma : Brady Corbet impose son talent avec "The Brutalist"    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Algérie : Elarja ou le voisinage boiteux
Publié dans Maroc Diplomatique le 20 - 03 - 2021

Alors que des milliers d'Algériens civiles défilent dans les grandes villes du pays bravant la répression militaire et les dangers de contamination par la Covid-19, l'armée algérienne ne trouve rien de mieux que d'envoyer, pour une mission à ses yeux hautement stratégique, quelques soldats et gendarmes à la frontière avec le Maroc. Ces derniers ont été chargés de signifier à des agriculteurs marocains labourant leurs lopins de terre près de la ville de Figuig, région qui chevauche la frontière entre les deux pays, de quitter leur domaine avant le 18 mars courant, sous prétexte que cette terre revient à l'Algérie.
Cette manière de procéder a laissé les observateurs de tous bords pantois par son manque de civilité et de tact. Habituellement, les pays usent des canaux officiels, dont le canal diplomatique, pour solutionner les différends. On comprend aisément, dès lors, pourquoi les manifestants algériens du Hirak réclament l'instauration d'un Etat civil. Comme chacun sait, le traçage de cette frontière découle de la colonisation quand l'Algérie était un département français et le Maroc un protectorat. Il a été arbitraire à plus d'un titre et les deux pays, une fois indépendants, ont tenu à sauvegarder le statuquo et tenter, autant que faire se peut, de régler pacifiquement tout litige y afférent. L'intervention algérienne cette fois-ci, n'a répondu ni aux critères de bon voisinage ni aux us et coutumes diplomatiques stipulés dans la charte des Nations unies qui recommandent la concertation entre Etats pour éviter malentendus et risques de confrontation.
A travers tous les continents, les disputes frontalières sont légion et surgissent en temps de crise pour des raisons géostratégiques. Elles peuvent aussi surgir pour des raisons économiques comme la découverte de richesses en sous-sol ou en mer. En principe, dès leur apparition, les Etats, sûrs de leurs droits, sont censés mener des négociations bilatérales discrètes ou, le cas échéant, à travers des intermédiaires de confiance pour trouver des solutions pacifiques. Quand ces recours sont épuisés, les pays en question peuvent décider conjointement de solliciter les juridictions internationales dont la Cour Internationale de Justice.
Ce comportement responsable est l'apanage des pays forts, conscients de leur droits et devoirs. Les frontières posent de par le monde des problèmes ingérables et parfois insolubles car elles sont la limite matérielle d'un territoire politique donné et le commencement d'un autre. C'est à cette jonction que s'établit un rapport de force entre les Etats et que la frontière devient une zone de frottements et de contacts entre puissances et parfois entre belligérants. En temps de paix, la coopération se développe et la paix règne, mais en temps de conflit l'économie comme les populations pâtissent de la non résolution de ces conflits. Le Maroc a, à plusieurs reprises, tendu la main à l'Algérie pour l'ouverture des frontières et créé les conditions d'un réel développement mutuellement bénéfique. En vain. Il a toujours reçu une fin de non-recevoir de la part de la junte militaire qui gouverne l'Algérie depuis l'indépendance.
En raison de cette hostilité, la frontière maroco-algérienne a cessé d'être un trait d'union entre deux peuples liés par l'histoire. Depuis plus d'un quart de siècle, cette frontière est devenue une barrière aussi infranchissable que celle qui sépare les deux Corée. Malgré cette fermeture hermétique, les autorités algériennes ne cessent de dénoncer le trafic de tous genres entre les deux pays, et d'abreuver son peuple d'un discours de haine à l'égard du Maroc. Au lieu d'ouvrir les frontières pour mieux contrôler les échanges aux bénéfices de tous, et créer une zone de développement partagée, Alger préfère la fermeture à l'ouverture, le non développement au développement. Cette politique voulue et assumée par l'Algérie, a mené à un processus de fossilisation aussi bien de nos frontières que de la mentalité des dirigeants algériens.
L'ultimatum lancé à ces paysans marocains devait, en principe, passer par le canal diplomatique pour trouver, d'une manière paisible, une issue honorable, une sorte de solution qui sied aux valeurs communes des populations riveraines et de nos deux pays respectifs. Alger a préféré au contraire procéder, à sa manière habituelle, par le fait accompli, qui plus est s'est trouvé vite amplifié par sa presse locale. On peut à ce propos lui rappeler que la prévention des conflits est l'une des obligations imprescriptibles des Etats, et qu'il est de son devoir de bannir tout acte de violence, sous toutes ses formes, à l'égard de ses voisins. Toute action préventive de sa part n'est légitime que si elle n'est pas source d'injustices pour les autres.
La logique de l'affrontement n'est rentable pour personne, à commencer par les populations de ces régions frontalières. On pourrait poliment rappeler à la mémoire des dirigeants algériens l'état des terres agricoles laissées par la France en Algérie, en 1962, et ce qu'elles sont devenues après, puisque le pays importe maintenant presque tous ses besoins alimentaires. Il faut espérer que cette terre longtemps travaillée par des bras marocains reste cultivée et verdoyante et non réduite en cendres comme par le passé. Apprendre de sa propre histoire peut éclairer l'avenir.
*Ancien Ambassadeur


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.