L'année 2020 a été marquée par une pollution excessive aux microparticules dans près des trois quarts des pays malgré une baisse significative des activités polluantes due aux restrictions imposées pour endiguer la pandémie de Covid-19, selon un rapport publié mardi par la société suisse IQAir. Dans son Rapport mondial sur la qualité de l'air 2019 et le classement des villes les plus polluées, IQAir souligne la corrélation entre le changement climatique mondial et la fréquence et la gravité des épisodes de forte pollution, relevant que 2020 est, comme 2016, l'année la plus chaude jamais enregistrée. « Dans le même temps, les événements de pollution liés au climat, tels que les incendies de forêt et les tempêtes de sable, ont battu des records de la Californie et de l'Amérique du Sud à la Serbie et à l'Australie, entraînant des pics de pollution importants », précise le rapport. Au total, 84% des pays ont connu une baisse des niveaux de pollution de l'air aux particules fines PM2,5 (inférieures à 2,5 micromètres) selon ce rapport réalisé à partir de données de stations de surveillance terrestres, pour les deux tiers opérées par des institutions publiques. Toutefois, sur 106 pays avec des données disponibles, seuls 24 respectaient les normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour ces particules dont le diamètre correspond à un trentième d'un cheveu humain. Cette petitesse leur permet de pénétrer dans le système sanguin via les poumons, entraînant asthme, cancers des poumons ou maladies cardiaques, notent les experts de l'IQAir. La majorité des sept millions de morts prématurées à travers le monde attribuées par l'OMS à la pollution de l'air sont causées par les PM2,5, issues des tempêtes de sable, des feux de forêt, de l'agriculture, de l'industrie et de la combustion d'énergies fossiles. Comme les années précédentes, l'Asie du Sud et de l'Est ont été les régions les plus affectées par les PM2,5 en 2020: le Bangladesh, l'Inde et le Pakistan concentrent 42 des 50 villes les plus polluées au monde, 49 sur 50 si on y ajoute la Chine, où 86% des villes mesurées ont pourtant enregistré une amélioration globale. Parmi les capitales, New Delhi était la plus polluée (comme en 2019), avec plus de huit fois la dose maximale recommandée par l'OMS. Suivent Dacca, Oulan Bator, Kaboul et Doha. Islamabad est 11e, Pékin 15e. À l'autre extrémité du tableau, Stockholm, Helsinki et Wellington sont les capitales les moins affectées. Rare exception à la baisse mondiale, les Etats-Unis ont enregistré une augmentation moyenne de 6,7% de la pollution aux PM2,5, attribuée aux méga feux qui ont notamment ravagé le nord-ouest du pays.