L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU à New-York, M. Omar Hilale, a donné le coup d'envoi, lundi à Genève, au processus onusien d'élaboration du Pacte mondial sur la migration. M. Hilale avait été désigné par le président de l'Assemblée générale des Nations-unies pour modérer le Panel sur « les droits de l'homme de tous les migrants » de la première session thématique qui se tient dans le cadre du processus de négociation de ce Pacte. « Le fait que le Royaume soit modérateur sur cette question est un hommage à la politique migratoire humaniste de SM le Roi Mohammed VI, lancée en 2013 », a déclaré M. Hilale à la MAP en marge de cette session. Cette initiative royale, a-t-il rappelé, a permis la régularisation de milliers de migrants subsahariens dans un élan de générosité, d'hospitalité et de solidarité avec les pays africains. Cette désignation représente, en outre, une reconnaissance des efforts du Maroc dans le domaine de la migration depuis la Conférence de Rabat en 2006. Elle est aussi une appréciation des réalisations du Maroc dans la promotion et la protection des droits de l'Homme en général et des migrants en particulier. Les débats mettent l'accent sur les moyens de traiter les migrants aussi bien dans les pays de transit que dans les pays d'origine, et les possibilités offertes pour mieux répondre à la vulnérabilité des femmes et des enfants, de sorte à éviter leur exploitation et la violation de leurs droits. L'objectif des débats, qui se tiennent en deux jours, est de s'accorder sur les grandes lignes du Pacte mondial sur la migration, lequel devra servir d'instrument onusien non-contraignant. Il s'agit de convenir d'une série de principes, de concepts et de guidelines afin que tous les droits humains soient garantis pour les migrants, quelle que soit leur statut. Selon l'ambassadeur, ces contributions sont porteuses d'un certain nombre de principes qui vont pouvoir être intégrés dans le pacte qui sera adopté par les Nations Unies au terme d'un processus qui s'achèvera à la fin 2018. Le futur Pacte vient enrichir l'arsenal juridique international des droits de l'Homme, constitué entre autres de la Convention des Nations unies sur les travailleurs migrants, un instrument qui n'est ratifiée que par une cinquantaine de pays. Dans son intervention d'ouverture, l'ambassadeur a mis en exergue le caractère hautement symbolique du choix de cette thématique pour la toute première rencontre de la phase de réflexion de ce long processus. « Ce choix envoie un message fort à plus de 244 millions de migrants partout dans le monde, dont 50 millions sont illégaux », a relevé M. Hilale, affirmant qu'il s'agit d'un message chargé d'espoir pour un meilleur avenir, mais surtout de détermination de la communauté internationale à prendre en main cette question en vue d'améliorer les conditions de vie des migrants. Le diplomate marocaine a appelé les délégations et les experts présents à échanger en toute franchise sur les défis auxquels font face les migrants en matière des droits humains. « L'importance de cette thématique et sa sensibilité nous obligent à rendre notre dialogue substantiel, avec une analyse réaliste, des propositions concrètes et un échange des bonnes pratiques », a-t-il dit.