Le gouvernement est en train de finaliser l'ensemble des mesures d'urgence qui figurent dans le programme gouvernemental et qui seront lancées et mises en œuvre en vue d'asseoir le principe de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes, a indiqué, mardi à Rabat, le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. En réponse à une question orale sur les priorités du programme gouvernemental, posée lors d'une séance de la Chambre des représentants par plusieurs groupes parlementaires, le ministre a souligné que ces mesures portent les domaines économique, social et politique, dont la plus importante vise à décliner le programme gouvernemental en un plan exécutif qui détermine les responsables de la mise en œuvre, les délais et les financements nécessaires, les mécanismes de suivi et les indicateurs d'efficience et d'efficacité des réalisation, ce qui permettra au Parlement de contrôler l'action du gouvernement. M. Khalfi a indiqué que le programme gouvernemental comprend 430 mesures, dont 155 concernent le domaine social et 144 sont relatives au secteur économique, outre les mesures à caractère politique et celles liées à la politique extérieure et à la gouvernance. Concernant les mesures d'urgence à caractère économique, le ministre a expliqué qu'elles portent sur la présentation d'un projet de loi en vertu duquel, le gouvernement est autorisé à modifier les taxes sur l'importation du blé tendre et ses dérivés et l'adoption d'une nouvelle charte pour l'investissement. Il a, dans ce sens, relevé que la vision économique repose sur le soutien de la transformation structurelle du tissu économique national vers la production et l'exportation, conformément à la nouvelle charte d'investissement, dont les grandes lignes ont été présentées devant SM le Roi Mohammed VI, soulignant que ce dispositif constitue un élément crucial pour la phase actuelle. Parmi les mesures énumérées par le ministre, figurent la réunion de la Commission nationale des investissements, l'exonération de l'impôt sur les sociétés durant 5 ans pour les entreprises industrielles récemment créées et l'accélération de la programmation de concours de recrutement pour 23.760 postes dans le cadre de la fonction publique. S'agissant du domaine social, ces mesures reposent, selon le ministre, sur la mise en exécution rapide du régime de couverture médicale des parents, approuvé par le Parlement et qui bénéficiera à environ 100.000 fonctionnaires du secteur public, en plus de la tenue de la réunion de la Commission nationale de la réforme du régime de la retraite, a-t-il ajouté. Ces mesures portent également, sur la mise en place d'un plan d'action pour l'accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, la réservation d'un quota de 7% des postes d'emploi aux personnes en situation de handicap, la simplification des mesures du Fonds d'entraide familiale et le lancement du régime de bourse au profit des stagiaires de la formation professionnelle, selon les conditions en vigueur pour les bourses universitaires, a noté M. Khalfi. Concernant le monde rural, ces mesures d'urgence portent sur la mise en place d'un plan exécutif procédural et d'un programme d'assistance architecturale et technique gratuite, outre un plan pour la rentrée scolaire, en matière de soutien scolaire, d'infrastructures et de promotion de la langue amazighe, a précisé le ministre. Sur le plan politique, les mesures à caractère prioritaire concernent la déclinaison de la politique africaine en mesures, à travers la mise en place d'une commission interministérielle, la publication du décret relatif à la Commission nationale de lutte contre la corruption et le développement d'un portail national unifié dédié aux plaintes, ainsi que le non-retrait des projets de lois transmis au Parlement, qui sont en nombre de 38, y compris, le projet de loi de finance. M. Khalfi s'est arrêté, au début de sa réponse, sur la situation positive des finances publiques, faisant observer que le Maroc dispose actuellement de réserves en devises dont la valeur dépasse 250 MMDH, alors que le déficit était de 3,9 en 2016, un taux qui devrait, selon lui, s'établir à 3,5, durant l'année en cours.