Le New York Times a consacré un long reportage à la situation politique qui prévaut en ce moment en Algérie. Ce reportage a été réalisé par le célèbre journaliste américain Adam Nossiter, l'actuel directeur du bureau du prestigieux quotidien américain The New York Times à Paris. Adam Nossiter s'est distingué dans le monde du journalisme lorsqu'il avait dirigé l'équipe du New York Times qui reçoit le Pulitzer Prize en 2015 pour le reportage international sur l'Epidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l'Ouest. Le journaliste américain s'est déplacé jusqu'à Alger pour décrire l'évolution actuelle des évènements politiques qui se déroulent en Algérie. Au cours de son reportage, Adam Nossiter a rencontré Abdelmadjid Tebboune, ses plus proches conseillers et même l'actuel Chef d'Etat-Major de l'ANP, Said Chengriha. Le journaliste américain s'est entretenu également avec le chef du RCD, Mohcin Bellabès et des citoyens ordinaires rencontrés dans les rues de la capitale Alger. Le reportage réalisé par Adam Nossiter offre un autre regard sur la complexité politique de notre pays. C'est un regard qui nous permet surtout de comprendre que notre chère Algérie est devenue en ce moment une ile isolée du monde entier sur le plan politique. En effet, Adam Nossiter a décrit à juste titre un pays qui est devenu "insulaire" depuis le début de l'épidémie du coronavirus COVID-19 le 17 mars dernier. "La pandémie sied au penchant insulaire du pays, offrant au gouvernement un prétexte pour resserrer les frontières et interdire l'entrée aux étrangers. En conséquence, les infections et le taux de mortalité sont bas, et les étrangers sont presque complètement absents des rues décaties du centre-ville d'Alger", raconte le reporter du New York Times dans son récit de voyage à Alger. "Le penchant insulaire". L'expression est magnifiquement bien choisie pour illustrer réellement la tendance politique actuelle du régime algérien. Un régime qui a isolé le pays sous prétexte de lutte contre la pandémie de la COVID-19 afin de le soumettre à une répression accélérée et un verrouillage entier du champ politique national signant ainsi la fin des libertés publiques qui subsistaient encore à l'époque d'Abdelaziz Bouteflika. Ce "penchant insulaire" a permis ainsi au régime algérien de tuer l'esprit du Hirak en jouant "au chat et à la souris avec ce qu'il reste du Hirak, arrêtant les uns et relâchant les autres", a indiqué le New York Times dans son reportage diffusé dimanche soir. Un reportage déployé sous forme de récit au cours duquel l'envoyé spécial du New York Times décrit mêmes les réactions nerveuses de Tebboune ! "Si le président parle d'une Algérie nouvelle, il adopte le langage de son prédécesseur autocrate pour évoquer les dissidents", a affirmé ainsi le New York Times au sujet de la rhétorique de Tebboune. Le journal américain note en particulier la manière avec laquelle Abdelmadjid Tebboune décrit Khaled Drareni, le journaliste arrêté, détenu et condamné après avoir été arrêté alors qu'il couvrait une marche à Alger en tant que journaliste. Le New York Times décrit le président Tebboune comme ayant « fulminé » à l'évocation du cas de M. Drareni. « Il n'avait même pas de carte de presse », a déclaré le président. Le journal américain rapporte également que M. Tebboune a qualifié le journaliste d'être « un militant aux qualifications douteuses », tout en rappelant que Khaled Drareni a « interviewé M. Tebboune en personne, ainsi qu'Emmanuel Macron », l'actuel président de la France. Avec son "penchant insulaire", le régime algérien a fait réellement régresser l'Algérie en piégeant la population algérienne dans le cercle infernal de ses contradictions. La conclusion finale du New York Times est amère, mais ô combien véridique : "un An après le Hirak, l'Espoir d'un Renouveau Retombe en Algérie"... Source : https://algeriepartplus.com/le-new-york-times-lalgerie-est-en-train-de-devenir-sur-le-plan-politique-une-ile-isolee-du-monde/